Le Pays Malouin

Le chauffeur, impliqué dans un accident mortel à Pleurtuit, peut récupérer son permis

La juge des référés du tribunal administra­tif de Rennes a mis un terme à la suspension de permis de conduire qui avait été infligée au chauffeur pour personnes handicapée­s, impliqué dans un accident mortel survenu le 11 novembre 2023 à Pleurtuit.

- C.B (PressPeppe­r)

a juge des référés du tribunal administra­tif de Rennes a mis un terme, la semaine dernière, à la suspension de permis de conduire qui avait été infligée à un conducteur soupçonné d’être responsabl­e de l’accident mortel survenu le 11 novembre 2023 à Pleurtuit.

Ce jour-là, une femme âgée de 55 ans était décédée dans un accident impliquant deux véhicules après une collision au niveau de la rue de Dinard. Deux autres personnes avaient dû être hospitalis­ées pour des blessures.

Dans la foulée, le 17 novembre 2023, le sous-préfet de Saint-Malo avait suspendu pour dix mois la validité du permis de conduire de l’autre automobili­ste.

LRoute en travaux, interdite à la circulatio­n

Ce chauffeur-accompagna­teur de personnes handicapée­s depuis septembre 2021 avait alors saisi en urgence la juge des référés du tribunal administra­tif de Rennes pour récupérer son permis : « Aucun des éléments du dossier ne permet de démontrer sa responsabi­lité », dans la survenue de cet accident mortel, selon son avocat.

« La circonstan­ce qu’il ait emprunté une route interdite à la circulatio­n en dépit de la signalisat­ion n’a pas de lien de causalité directe avec l’accident, qui a eu lieu de surcroît le samedi 11 novembre 2023, date où aucun travaux n’était en cours », soutenait aussi Me Alexis Mézin.

Pour l’avocat malouin, il y avait en revanche « urgence » à le lui restituer, même si son client est « en arrêt maladie » depuis le jour de l’accident.

La détention d’un permis de conduire étant « une condition déterminan­te » de la conclusion de son contrat de travail. Elle peut en effet « constituer une cause de licencieme­nt ».

Une « erreur de droit » du sous-préfet

Sur le fond, « le représenta­nt de l’Etat (...) ne peut prononcer (...) une suspension de permis (...) à la suite d’un accident [mortel] que si un procès-verbal établi par un officier (...) de police judiciaire justifie de façon suffisamme­nt probante (...) de la commission (...) d’une des infraction­s » énumérées par le code de la route, rappelle la magistrate.

« L’infraction commise à savoir le fait d’avoir emprunté une route fermée à la circulatio­n pour travaux - ne fait pas partie des catégories d’infraction­s limitative­ment énumérées » par le code de la route, souligne la juge rennaise. Cette « erreur de droit » du sous-préfet de Saint-Malo est donc « propre à créer un doute sérieux quant à la légalité de la décision », en déduit-elle. La magistrate a en conséquenc­e ordonné la restitutio­n de son permis de conduire à l’intéressé.

Le requérant pourra donc de nouveau conduire et reprendre son travail, ce qui ne l’empêchera toutefois pas d’être renvoyé devant le tribunal correction­nel pour « homicide involontai­re ». Dans ce cas, une condamnati­on pénale pourrait toujours avoir des conséquenc­es sur son permis de conduire.

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