Un homme handicapé frappé dans la rue car il n’avait pas de cigarette
Une femme et un de ses amis ont été condamnés vendredi 29 mars par le tribunal de Saint-Malo pour un vol à l’arraché avec violences. La victime, en situation de handicap, avait fini au sol.
Il est un peu plus de midi le 27 mars dernier quand les policiers sont appelés pour un vol à l’arraché. La victime, un homme de 58 ans, handicapé sous tutelle, explique avoir été abordé rue Ville Pépin, dans le quartier de Saint-Servan, à Saint-Malo par une femme qui lui a demandé une cigarette.
Coup de poing
Puisqu’il n’en avait pas, il a refusé. Quelques minutes plus tard, une voiture arrive à son niveau. Un bébé de 15 mois est à l’arrière. La même femme sort, lui donne un coup de poing, lui prend sa sacoche et remonte à bord. L’homme est sonné, à terre, et se verra attribuer deux jours d’ITT.
Retrouvés pas bien loin
Un témoin donne l’immatriculation de la voiture partie en trombe aux policiers, ce qui va permettre de retrouver les occupants
Parce qu’il n’avait pas de cigarette à donner, un homme de 58 ans, handicapé, a été frappé en pleine rue à SaintMalo, mercredi 27 mars. du véhicule, garé dans la rue où la femme vit non loin.
Jugés en comparution immédiate deux jours plus tard, les deux prévenus ne sont pas très au clair : « Comme il sortait du tabac, je pensais qu’il avait menti, je ne pouvais pas savoir qu’il avait juste acheté des jeux à gratter », explique la femme. « Je l’ai poussé violemment, mais je n’ai pas mis de coup-de-poing ». Son ami tente sa chance : il n’a fait que conduire la voiture, et n’a pas compris qu’elle avait volé la sacoche.
Et un vol d’ordinateur
Un peu plus tôt dans la matinée, il avait volé un ordinateur dans un magasin de revente. Et son motif sonne étrangement : « C’était une blague avec moi-même, pour voir si ça allait sonner. » Qu’est-ce qu’il pense du vol à l’arraché sur une personne handicapée ? « Ce n’est pas cool » dit-il.
Le substitut du procureur trouve les faits plutôt « inadmissibles », « dans un petit quartier tranquille » et insiste : « Elle n’a pas ramassé la sacoche, elle lui a bien arraché. » Il voudrait voir l’homme condamné comme co-auteur et non comme complice : « Il n’a pas fait le simple guet, il a mis en place le mode opératoire ».
Interdiction de paraître dans cette rue
Les deux prévenus, mère de famille pour l’une, sans domicile fixe pour l’autre, sont tous les deux déclarés coupables. Lui à 8 mois de prison avec sursis probatoire ; elle à 18 mois dont 10 avec sursis probatoire. La partie ferme est aménagée avec un bracelet électronique. Elle a l’ interdiction de paraître rue Ville pépin et les deux compères devront verser 100 € à la victime pour son téléphone qui s’est étrangement volatilisé et 800 € pour son préjudice moral.