L’incroyable parcours de Ryadh Sallem
Lundi 8 avril, les élèves de 3e du collège Choisy ont accueilli le joueur de rugby fauteuil Ryadh Sallem, qui participera à ses derniers Jeux Paralympiques à Paris durant l’été 2024.
Ryadh Sallem a un parcours hors-du-commun. D’abord, parce qu’il est né tétraplégique, c’est-à-dire sans jambes, ni main gauche et avec une main droite partiellement formée. « Ce n’est pas génétique, mais c’est dû à des médicaments que prenait ma maman. J’ai passé 20 ans de ma vie dans un internat paramédical et comme j’étais un gamin agité, on m’a mis au sport », explique-t-il. « Le sport m’a permis d’être en paix avec moi-même et d’accepter mon corps. D’accepter la douleur aussi, car le sport me faisait plus mal que la kiné. »
Trois équipes de France
Né en Tunisie il y a 54 ans, Ryadh Sallem est un toucheà-tout, puisqu’il a intégré des équipes de France dans trois disciplines : la natation, le basket fauteuil et le rugby fauteuil. Dans chaque discipline, il est parvenu à se distinguer : un record du monde en relais quatre nages, trois titres de champion d’Europe en basket fauteuil et un titre de champion européen en 2022 au rugby fauteuil. Ryadh Sallem a eu l’honneur de participer à cinq Jeux Paralympiques et à cinq championnats du monde.
« Mes derniers Jeux à 54 ans »
Bien qu’évoluant à un niveau international, Ryadh Sallem ne peut pas vivre uniquement du sport. « Après un BEP informatique, j’ai fini par devenir entrepreneur, car c’était très difficile de trouver du travail à cause de mon handicap. Je suis consultant conférencier auprès d’entreprises orientées vers le sport et le handicap. »
Ryadh Sallem est également fondateur de l’association CAP SAAA (Sport, art, aventure, amitié) qui agit pour une société plus inclusive. L’année 2024 va être un peu particulière pour lui. D’une part, car il va participer aux Jeux Paralympiques de Paris 2024. Mais aussi parce qu’il va finir sa carrière sportive à la maison. « J’ai 54 ans. Même si on a du mental, le corps à ses propres limites. »
« Excellence, amitié et respect »
Ce que Ryadh Sallem retient de 33 ans de sport de haut niveau, c’est « le respect de la différence. Je n’ai pas à me sentir inférieur ou supérieur à quelqu’un, mais à la bonne place.
Aujourd’hui t’es champion, demain, c’est l’autre qui le devient, rien n’est acquis dans la vie. Je me considère comme un sportif passionné. »
Il a rappelé les valeurs de l’olympisme aux collégiens : « L’excellence, l’amitié et le respect. » Son handicap, il le voit avec philosophie, « j’ai réussi à le surmonter grâce au sport. Le problème reste toujours celui de l’accessibilité pour pouvoir faire des choses comme les valides. »