Ils ont construit le canal des allemands
L’organisation Todt, avec des prisonniers, des ouvriers réquisitionnés, des entreprises contraintes ou collaborationnistes avait agrandi le canal pour la sécurité des troupes allemandes.
La vie se poursuit pendant les mois d’occupation avec l’éloignement des hommes prisonniers ou disparus, les privations alimentaires, la cohabitation difficile avec les troupes allemandes. Elles occupent plusieurs maisons, une classe sur deux de l’école, ont imposé l’heure allemande pour la vie de tous les jours.
Les Allemands sont des bâtisseurs : afin de protéger leurs soldats, au quotidien et en cas d’ « invasion », la zone de La Gouesnière fait partie des fortifications du mur de l’Atlantique et est prise en charge par l’organisation TODT (Fritz Todt, ingénieur, proche d’Hitler). Celle ci, ancienne entreprise d’autoroute, s’est reconvertie, avec la montée du nazisme, puis l’entrée en guerre. Elle est devenue une agence chargée de réaliser les projets de construction militaire du Reich. Elle construit routes, ponts, abris sous-marins, et les blockhaus le long des côtes.
Elle avait dans ses cartons des projets pour toutes l’Europe, qui ne seront pas réalisés ! C’est ainsi qu’elle va agrandir le canal , qui deviendra le canal des allemands, pour qu’il devienne infranchissable par des troupes « ennemies ».
La visite de Rommel
Pierre Roucheray, de Saint Guinoux, est venu rappeler aux témoins l’histoire de ce canal. En effet, la population a été directement concernée car il fallait de la main d’oeuvre, prisonniers, ou ouvriers réquisitionnés et du ravitaillement, pour les matériaux et la nourriture des hommes. Des entreprises françaises y collaboreront, certaines forcées, d’autres non.
Rommel, affecté en 1944 comme responsable des fortifications viendra inspecter l’avancement des travaux du canal des Allemands le 11 avril. L’abri du Bois Renou n’a pas encore livré son utilisation : peut-être simplement un refuge en cas de bombardement. Alors que le conflit continue, les Gouesnériens survivent comme ils le peuvent.