Le Pays Malouin

Des pompiers formés à secourir les victimes de noyade pendant les grandes marées

- T.S

Un petit groupe de pompiers peut secourir des victimes de noyade durant les grandes marées sur le Sillon.

Ils ont suivi une formation spécifique avec un jet qui permet de s’approcher au plus près des victimes.

Difficile d’imaginer un sauvetage en mer quand les vagues se fracassent sur la digue du Sillon.

Pourtant, un groupe de 26 sapeurs-pompiers est formé pour intervenir pendant les grandes marées à Saint-Malo et à Dinard.

« On arrive à aller dans le ressac »

Ces soldats de l’eau ont suivi la formation de jet de reconnaiss­ance et de sauvetage (JRS). Lors d’une noyade, ils partent en binôme sur un jet de 180 chevaux avec une longue planche à l’arrière pour récupérer la victime. Ils peuvent s’approcher très près de la personne à secourir. « On arrive à aller dans le ressac », explique Emmanuel Huguet, formateur. Seul le Morbihan travaille avec cette technique de sauvetage en Bretagne. Les sauveteurs basés sur la côte Atlantique l’utilisent depuis plusieurs années.

Un engin de 420 kg

Il faut du temps de formation pour piloter ce jet qui pèse 420 kg, avec le réservoir plein. Ces engins de 1800 cm3 atteignent des vitesses de 100 km/h. Mais les pompiers les utilisent pour s’approcher d’un malheureux dans une mer souvent hachée. « Ça rend les interventi­ons compliquée­s. On passe à proximité d’une victime que l’on ne doit pas cogner. »

Un sauvetage en 12 secondes

Les pompiers arrivent à sortir la personne de l’eau en moins de douze secondes. La victime est déposée allongée face à la longue planche. « Elle est au niveau de la mer ce qui facilite notre interventi­on. » Le pompier se cale au-dessus pour protéger la victime. Puis, le jet part au large de Saint-Malo, vers Cézembre, pour la déposer sur un bateau. Impossible de s’approcher du littoral avec les paquets de mer qui s’écrasent. « Ce serait beaucoup trop dangereux. »

Des interventi­ons risquées

Ça reste très risqué d’intervenir pendant les grandes marées à Saint-Malo. Les sapeurs-pompiers peuvent se faire projeter sur la digue. Les brise-lames peuvent aussi les blesser.

Attention, ce ne sont pas des surhommes. Parfois, les conditions météorolog­iques ne permettent pas d’aller en mer. « Non, on ne peut pas s’engager quand on a un vent de nordouest avec des vagues de 2,5 mètres », précise Emmanuel Huget.

La formation des secouriste­s permet aussi d’analyser les risques et le contexte. En clair, le pompier juge si l’interventi­on est possible ou pas. Une décision qui doit être prise dans un temps très court.

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