Le Pays Malouin

François Anton ou la peinture de la légèreté

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La Galerie Vue sur Mer recevait samedi soir ses fidèles pour le vernissage de l’exposition François Anton, justement intitulée Légèreté d’être.

L’art rend-il heureux ? En tout cas, les peintures de François Anton donnent envie de rencontrer leur auteur. Un peu tard : le peintre a quitté son paysage bittérois en juin 2022. Heureuseme­nt, ses galeries, Vue sur Mer en tête, avec laquelle le liait une longue amitié, permettent toujours de rencontrer l’art de « cet homme qui aimait la vie et montait à sa mezzanine atelier en sifflotant ».

Sa femme, Nicole, était au vernissage de cette première exposition, qu’il faut bien qualifier de posthume, même s’il rit encore par tableaux interposés. Bien des oeuvres font réfléchir, certaines alertent, d’autres encore font peine : celles d’Anton font le coeur léger et l’esprit rieur. Sa complice de vie et de voyages dans les déserts confient « le plaisir qu’ils avaient tous deux à donner des titres aux tableaux » : America cup, Le rendez-vous, Crazy sheeps, Niagara, Rue Paradiso, Vol de nuit, Plaidoyer pour un oiseau rare, Le bilboquet, La Ménine aux tresses… À voir les tableaux eux-mêmes, le rire s’entend, le sourire s’épanouit, le regard du visiteur se teinte d’une nostalgiqu­e poésie, quand son corps tout entier ne succombe-t-il pas à une hilarité débordante !

Autodidact­e et féru de peintures classiques - Goya, une référence - François Anton partageait notamment avec son personnage récurrent la passion des chaussures, de marques anglaises notamment, et de la tenue vestimenta­ire. Même dans les situations les plus incongrues, son double pictural ne se départit (toujours) pas d’une élégance, voire d’un dandysme sobre.

Les petits personnage­s, qu’il crobardait à la manière d’un dessinateu­r comique, comme pour souligner la loufoqueri­e de la scène, avaient beau manifester leur distance de leurs gesticulat­ions hilares, le “héros” restait impassible. Voyez Niagara, Rue

Paradiso ou Vol de nuit… Quel esprit délicieux, gentiment absurde et tendre ! Mais qui croit encore que la légèreté d’être nuit ?!!

De notre correspond­ant Jacques PONS

■ Exposition François Anton : galerie Vue sur Mer, jusqu’à fin mai. 06 62 44 14 99. 16, rue Levavasseu­r, Dinard. galerievue­surmer.com

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