Une piscine qui prend du retard
Arnaud Salmon persiste et signe. C’est dans sa ville que le maire de Dinard veut voir naître une nouvelle piscine intercommunale. Quitte à ne s’allier qu’avec trois autres maires de la communauté Côte d’Emeraude. Interview.
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Où en est-on du projet de piscine de la communauté de communes de la Côte d’Emeraude (CCCE) ?
Je regrette d’avoir perdu trois ans à essayer de convaincre trois maires (Pleurtuit, Le Minihic et La Richardais, lire l’encadré) qui manquent de vision pour le territoire. Avec d’autres maires (1), nous travaillons sur différents portages possibles de cette future piscine. Nous avons évoqué un SIVU (syndicat intercommunal à vocation unique) mais il pourra s’agir d’une autre forme juridique.
➜ Vous persistez à la vouloir à Dinard, près du Cosec ?
Je l’ai toujours dit, elle sera ainsi près d’un équipement sportif et du collège, ce qui ferait de ce lieu un pôle d’excellence éducatif et sportif. A moins d’un kilomètre à la ronde, il y a 3 000 habitants quand il n’y en a peut-être que 300 autour de la zone commerciale de Cap Emeraude, à Pleurtuit, l’autre site pressenti. A l’heure où l’on parle de privilégier les mobilités douces, c’est à Dinard que se situe la meilleure implantation.
➜ Il se dit que le terrain à l’arrière du Cosec serait trop meuble pour accueillir cette piscine ?
L’un des deux terrains possibles a, en effet, cet inconvénient, car il s’agit d’une ancienne carrière d’argile qui a été comblée mais techniquement, avec des micropieux, il reste tout à fait envisageable de l’y implanter même si cela sera plus coûteux.
➜ Une piscine qui ne sera pas celle de la CCCE, c’est tout de même dommage ?
Oui, mais je suis persuadé qu’à terme, avec les exigences de l’État, pour le transfert des compétences communales, elle deviendra communautaire.
➜ Quand verra-t-elle le jour ?
Désormais probablement pas avant 2028-2029 mais j’espère tout de même que nous aurons sélectionné la maîtrise d’ouvrage pour la fin de ce mandat.
➜ Est-elle vraiment indispensable avec l’ouverture d’AquaMalo et celle qui verra le jour à Dinan ?
Oui, car ces deux outils relèvent de la compétence de Saint-Malo Agglomération et de Dinan Agglomération. Il y a un véritable besoin sur notre territoire d’un outil pour l’apprentissage de la natation. Ce ne sera pas une piscine olympique - je précise que celle d’eau de mer, à l’Ecluse, n’en est pas une, contrairement à ce qui est souvent dit, car il lui manque un couloir et son eau est donc, de mer - ni un ‘aqualand’. C’est un projet à 10M€, complémentaire.
➜ Pourquoi dites vous régulièrement que la piscine d’eau de mer, située face à la plage de l’Écluse est déficitaire d’un million d’euros par an ?
Parce qu’elle est très coûteuse en énergie pour réchauffer l’eau de mer et a fortiori parce que c’est une passoire thermique ! Ces 10 à 15 dernières années, son déficit structurel était de 650 000 € pour arriver en 2023 à 1
M€ alors que le volume d’eau réchauffé a été divisé par quatre.
➜ Lors de votre campagne municipale, vous vouliez transformer cette piscine d’eau de mer en centre d’art contemporain. Est-ce toujours d’actualité ?
Un groupe d’élus a été constitué pour plancher sur ce dossier qui ne se concrétisera donc pas avant 2030. Mais nous ne nous interdisons pas d’autres possibilités.
➜ Cette place donnée à l’art contemporain, est-ce parce que le collectionneur François Pinault pourrait y contribuer ?
C’est avant tout parce que Dinard est une ville d’art et d’histoire, c’est un musée à ciel ouvert avec toutes les sensibilités architecturales possibles, britanniques, américaines, etc. qui ont développé la ville. Il y règne aussi un fort dynamisme culturel et c’est une ville de nombreuses galeries d’art.
Recueilli par Pierre-Yves GAUDART
(1) Ceux de Saint-Lunaire, Lancieux et Trémereuc et il a bon espoir de convaincre la nouvelle municipalité de Saint-Briac.