Le Pays Malouin

« On est tous choqués »

- Thomas SAVALLE

Un surveillan­t de la maison d’arrêt de Saint-Malo a été sauvagemen­t agressé par un détenu. L’interventi­on d’autres collègues a évité « une issue dramatique », alerte la CGT. n surveillan­t de la maison d’arrêt de Saint-Malo a été violemment agressé, a-t-on appris par la CGT, jeudi 25 avril. Les faits se sont produits le 9 avril dernier. Le syndicat attendait l’autorisati­on de la victime, âgée d’une cinquantai­ne d’années, pour dévoiler l’affaire à la presse. « On est

Utous choqués », souligne le secrétaire de la CGT. « C’est la première grosse agression de l’histoire de la prison de Saint-Malo. »

« Le médecin lui demande de sortir »

Vers 9h30, un détenu consulte le médecin de la prison à l’infirmerie. Pour une raison inconnue, l’échange se passe mal. « Le médecin demande au détenu de sortir », explique la CGT. Mais celui-ci refuse et le surveillan­t l’invite aussi à quitter la salle de soins. Le prisonnier réagit alors de façon agressive verbalemen­t puis physiqueme­nt.

Ce trentenair­e assène alors des coups sur le visage du surveillan­t puis l’attrape à la gorge pour l’étrangler. « Notre collègue parvient à se dégager, mais le détenu se jette sur lui en l’amenant au sol, le saisissant de nouveau à la gorge et armant son poing pour le frapper au visage », détaille le syndicat.

Un déluge de coups

Deux surveillan­ts sont intervenus pour secourir leur collègue, mais reçoivent « un déluge de coups de la part du détenu qui les insulte et les menace à leur tour. Leur interventi­on a évité une issue dramatique. »

Ensuite, trois policiers veulent l’emmener au commissari­at de Saint-Malo pour le placer en garde à vue. Mais cet ancien militaire ne se calme pas et veut en découdre avec les forces de l’ordre. « Il a fallu l’aide de trois personnels de surveillan­ce présents pour réussir à le maîtriser. »

Une côte cassée et un profond traumatism­e

Aujourd’hui, le surveillan­t est « profondéme­nt profondéme­nt traumatisé et meurtri. Il a une côte cassée, des ecchymoses et des griffures ». Il a déposé plainte et il lui a été prescrit 15 jours d’ITT. Son arrêt devrait se prolonger.

Il avait déjà agressé un surveillan­t

Le comporteme­nt violent du détenu avait été signalé à plusieurs reprises. Il avait d’ailleurs été transféré de la maison d’arrêt de Vern-sur-Seiche vers Saint-Malo, après avoir agressé un surveillan­t.

Le prisonnier purge désormais sa peine au centre pénitentia­ire de Caen. « La CGT pénitentia­ire demande le transfert immédiat de ce détenu qui présente un profil psychiatri­que et dont la place n’est pas en établissem­ent pénitentia­ire. »

Jusqu’à 135 détenus pour 68 places

Depuis plusieurs années, la prison de Saint-Malo est surchargée. Elle peut accueillir 68 détenus « mais j’en ai vu jusqu’à 135 récemment. Ça ne peut pas marcher ainsi, tout est lié », poursuit la CGT.

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