La doyenne de Coëtmieux s’est éteinte
e 14 juillet prochain, Camille L
Méheust, née Bertrand aurait dû fêter deux évènements : sa fête et aussi son 98e anniversaire. Mais le destin en a décidé autrement et la commune de Coëtmieux vient de perdre sa doyenne.
Le 22 mars dernier, la courageuse Camille, véritable pilier familial qui a élevé 10 enfants s’est éteinte définitivement dans la douceur.
Née dans une étable
Camille est née le 14 juillet 1926 dans une étable à Plédéliac. Une enfance à la ferme, classique à l’époque, avec deux frères et une soeur et le partage du foyer avec ses grandsparents.
Elle quitte l’école à l’âge de 12 ans afin de garder les 12 vaches de la ferme de ses parents qui s’installeront en 1939 sur la commune de Coëtmieux, à Beau- Soleil. C’est là même qu’elle épousera en 1944, Maurice Méheust, le commis de la ferme, un bon travailleur de 10 ans son aîné. De cette union, naîtront 12 enfants, mais Camille et Maurice en perdront deux.
Un couple courageux
La vie n’a pas été facile pour le couple et Camille a enchaîné de nombreux travaux dans différentes fermes pour assurer le pain quotidien. Maurice, lui, pour élever cette grande fratrie, a effectué plusieurs emplois : couvreur en Normandie, travaux saisonniers dans les champs de Saint-Malo, sur les chemins de fer de Lamballe, dans les établissements Chalos et 24 années en tant qu’ouvrier spécialisé chez Chaffoteaux et Maury. Il en a enquillé des kilomètres à bicyclette !
Camille assurait la gestion du foyer et la maison de la Garenne où ils habitaient était une véritable arche de Noé nourricière avec ses 2 vaches qui fournissaient lait, beurre et veaux de lait, deux cochons, de la volaille et des lapins. Une belle vie familiale qui a permis au couple d’obtenir une belle reconnaissance : Camille et Maurice ont été récompensés en 1996 par le Prix national Nestlé, un prix consacré aux familles nombreuses et méritantes pour avoir bien élevé leur progéniture.
Pleine de projets
Camille était une personne avec toujours de nombreux projets en tête. Celui qui lui a tenu à coeur jusqu’à sa réalisation était celui de la création d’un lotissement privé, à la Garenne au début des années 2000. Volontaire et courageuse, malgré la réticence de son entourage, elle a mené ce grand projet jusqu’au bout d’une main de maître.
Pour se reposer de cette longue vie de labeur, elle s’est retirée en bord de mer à PléneufVal-André à la résidence Arcadie où elle s’est parfaitement intégrée.
20 petits enfants
Aujourd’hui, elle laisse derrière elle 20 petits enfants et déjà 16 arrière-petits-enfants. Victor Hugo a écrit « Il n’y a rien de plus précieux en ce monde que le sentiment d’exister pour quelqu’un. » La famille est aujourd’hui unanime, ils sont tous orphelins.