Le Penthièvre

Isabelle Boscher a vécu un burn-out, l’écriture l’a sauvé

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Dans son livre Au fond du sac, Isabelle Boscher témoigne du burn-out dont elle a été victime ces trois dernières années. L’ancienne commercial­e s’en est sortie grâce à l’écriture et souhaite apporter son aide à ceux qui connaissen­t la même souffrance.

I sabelle Boscher exerçait la profession de commercial­e en banque et assurance en région parisienne.

Jusqu’au jour où elle ne s’est plus sentie capable de faire ce qu’on lui demandait. En arrêt de travail depuis 2021, elle a été licenciée en mai 2023 après avoir été reconnue en maladie profession­nelle.

Une ambiance délétère au travail

« Dans le service, il y avait énormément de retard au niveau des dossiers. Il aurait fallu six mois pour être à jour » , commence la femme de 61 ans.

Un rythme soutenu et des contacts multiples avec les clients, les collègues et les autres assureurs.

« Les appels téléphoniq­ues étaient nombreux, cadencés par le compteur bien en vue, donnant le nombre d’appels à prendre. »

Dans l’entreprise, le climat était tendu. « Quand nous nous parlions, c’était de manière désagréabl­e et critique. Il y avait toujours du jugement. »

Une surcharge de travail importante combinée à une très mauvaise ambiance ont finalement raison du moral d’Isabelle.

Des symptômes insidieux

Lorsque les premiers symptômes du burn-out apparaisse­nt, « on ne trouve plus d’intérêt à se lever le matin. On ne comprend pas ce qui nous arrive. Les symptômes apparaisse­nt lentement et insidieuse­ment. Cela va des troubles digestifs aux troubles de la mémoire en passant par des migraines. Je ressentais de la culpabilit­é et de la honte de ne plus pouvoir y arriver. »

Isabelle avait la sensation de sombrer, de devenir un fardeau pour les autres.

La Costarmori­caine s’est alors entourée de spécialist­es. « La psychologu­e et l’assistante sociales sont nécessaire­s pour comprendre et admettre ce qui nous arrive. »

La meilleure thérapie

Du côté de la direction de l’entreprise, aucune réaction. « Elle se protège en se disant à l’écoute ou en organisant des réunions sur le bien-être au travail. Si l’employé ne va pas bien, on lui dit de rester chez lui, qu’il n’est plus capable de suivre. Elle n’a pas le temps de comprendre. C’est le rendement qui compte. La volonté de l’entreprise, lorsqu’elle effectue une action, n’est pas d’améliorer les conditions de travail des employés. Elle le fait pour sa réputation. »

Pour guérir, l’ancienne commercial­e se met à écrire. « Je n’avais jamais écrit. Ecrire mon témoignage a été la meilleure de thérapies. Ce livre est un exutoire. »

Grâce à l’écriture, Isabelle a retrouvé la force de se lever le matin. « Je n’avais plus projets au quotidien. Samuel Sadaune, mon ami écrivain, m’a boosté pour me lever, me doucher, m’habiller et m’assoir pour écrire comme si je travaillai­s. »

S’interroger

Un moyen pour elle d’aider les autres personnes dans la même situation. La route est longue et difficile mais il est possible de « revivre pleinement » , selon elle.

❝ On se sent paniqué par ce qui nous arrive. Avant d’être victime d’un burn-out, je voyais cela plutôt comme une

❝ Les retombées me vont droit au coeur. Par exemple, une lectrice m’a remercié pour mes conseils, garantissa­nt qu’ils allaient la transforme­r. J’en ai pleuré !

Par l’écriture donc mais aussi par l’implicatio­n dans la vie associativ­e. « Il faut se poser les bonnes questions. Pourquoi on en est là ? Qu’est-ce que j’aimerais faire ou ne pas faire ? Il ne faut pas avoir peur de changer de vie » , conclut Isabelle qui souhaite désormais aider les personnes dans la même situation, à travers des conférence­s et des débats.

Sylviane Mauviel (CLP)

Dédicace vendredi 5 avril de 10 h à 19 h au centre culturel Leclerc à Ploufragan.

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