Des agents à la main verte
Dans un courrier adressé au maire de Mamers, l’association « Nos amis les oiseaux » à fait part de son indignation face à la chasse aux oiseaux du parc Jaillé. Dénonçant une chasse qualifiée « d’illégale » , l’association, texte de loi à l’appui, met en avant la mise en danger de la population. Selon elle, et les textes sur lesquels elle s’appuie, la chasse en zone ur- baine est strictement interdite. Plutôt que de les chasser, elle préconise des méthodes alternatives. Ainsi, l’élagage des arbres à l’automne ou début janvier limiterait la nidification. Le retrait des vieux nids et l’effarouchement sonore à partir de février éviteraient aussi aux oiseaux de revenir. Des idées à prendre en compte par la municipalité ?
Les beaux jours reviennent et le travail des employés municipaux s’intensifie. Derrière le parc Jaillé, Bruno Ruel et Mickaël Maubert, les inséparables des espaces verts, s’activent. Au milieu des étendues d’herbe, des petits chemins tondus serpentent autour d’espaces destinés aux fleurs : les jachères fleuries. Les graines sont semées, reste plus qu’à attendre la floraison. Cette année, un seul mot d’ordre : « Pas de pesticides, peu d’arrosage, peu d’entretien et favorable à la biodiversité » . La ville applique une gestion raisonnée et différenciée de ses espaces verts. Objectif 3e fleur
Après une deuxième fleur au concours des villes et villages fleuris, la municipalité compte obtenir une troisième l’année prochaine. Les six employés des espaces verts s’activent. Grands espaces, ronds points, fleurs dans le centre-ville… Ils doivent veiller à entretenir la verdure au sein de Mamers pour en faire une vitrine de la ville.
Avec un budget de 5 000 € par an, ils entretiennent les 50 hectares de verdures sur la commune soit 10 % de son territoire. Au total ce sont pas moins de 10 000 plants qui sont achetés chaque année. « Nous voulons quelque chose de beau et qui ne coûte pas cher » , affirme Gérard Evrard, responsable des services techniques de la ville de Mamers. Favoriser la biodiversité
Avec cet impératif, les employés doivent ainsi composer avec le budget qui leur est attribué. Aussi, ils ont dû modifier leurs habitudes de travail. « On n’a pas attendu l’interdiction d’utiliser les pesticides pour réduire leur utilisation » , affirme Michael Maubert, aux espaces verts depuis 2003. Aussi, plutôt que de tondre régulièrement, des poneys se chargeront du travail cet été aux copains malins. Les enfants pourront ainsi aller voir les poneys.
« Il va falloir que les Mamertins acceptent qu’il y ait des mauvaises herbes à droite et à gauche » , concède Bruno Ruel, responsable des espaces verts. Les talus au bord du plan d’eau ne sont pas tondus. Ce choix a été une chance pour les canards qui ont pu faire leurs nids à l’intérieur. Créer du lien avec des plantes
« La ville est divisée par secteurs attribués à des équipes définies. Chaque semaine, en fonction du temps, on définit le programme pour chacune des équipes » , explique Bruno Ruel, responsable des services espaces verts. Chaque année, de mai à septembre, leur travail s’intensifie. « Le plus gros du boulot en ce moment c’est la tonte et on est aussi sollicité pour des manifestations comme les courses hippiques » , raconte Michael Maubert, aux espaces verts depuis 2003.
S’ils sont aux petits soins, c’est pour que les habitants se réapproprient ces grands espaces. « On veut habituer les habitants à venir ici. Il faut qu’ils nous suivent » , affirme Michael. Le but de ses grands espaces est de les rendre attractif pour les Mamertins et ainsi créer du lien entre les habitants. Armés de leurs pelles, truelles, fourches et tondeuses, ils participent, dans l’ombre, à la réputation de la ville et au bien-être des habitants.