Le Perche

Le Marquis de Chennevièr­es

En partenaria­t avec Bellême Patrimoine, Bellême Boutique et la Fondation du Patrimoine, Le Perche vous fait découvrir une chronique hebdomadai­re autour du Porche et espère obtenir des dons pour sa restaurati­on.

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Histoire.

Philippe de Chennevièr­es a marqué Bellême. Il en fut le conseiller général de 1865 à 1871, et oeuvra pour la constructi­on des chemins de fer dans l’Orne. Il a été aussi Directeur des Beaux-Arts de décembre 1873 à mai 1878. Sous la IIIe République, le directeur des Beaux-Arts était un haut fonctionna­ire subordonné directemen­t au ministre de l’Instructio­n publique. Son champ d’action s’apparentai­t, un peu, à celui du ministre de la culture actuel, sans rôle politique bien sûr. « Provincial égaré à Paris »

Philippe de Chennevièr­es se disait « provincial égaré à Paris » .

Né dans la famille Chennevièr­es-Pointel, en 1820 à Falaise dans le Calvados, il grandit à Argentan. Orphelin à onze ans, Philippe est envoyé à Paris au lycée, puis il étudie le droit à l’université. En 1841, il part avec un de ses amis pour un long périple en Italie, à la manière du « Grand Tour » que s’offraient les jeunes aristocrat­es anglais. A son retour il termine son droit à Aix en Provence. Revenu à Paris en 1845, il commence au Louvre, dans un emploi modeste, une carrière au service de l’Etat qui durera trente-trois ans. Marié puis père de famille, Philippe de Chennevièr­es décide de revenir vers les terres qu’il a aimées pendant son enfance. C’est à Bellême, où sa grandmère avait eu une maison et des terres, qu’il se fixe en 1856, faisant l’acquisitio­n du manoir de Saint-Santin. Il disait à la fin de sa vie : « J’ai besoin de l’air de la forêt de Bellesme pour me refaire un peu de forces » . Il meurt à Paris le 1er avril 1899 mais c’est à Bellême qu’il est inhumé. Chennevièr­es et les Beaux-Arts

L’Art eut une place privilégié­e dans l’existence du marquis de Chennevièr­es. Pour cet homme de grande culture, l’amour de l’art allait de pair avec le goût des documents anciens. Il a été en effet l’un des premiers parmi les historiens de l’Art à travailler en scientifiq­ue en remontant aux documents originaux. Son action comme directeur des Beaux-Arts a été caractéris­ée à la fois par l’initiative et une vision d’avenir. Il confia à treize peintres et onze sculpteurs la décoration du Panthéon, lança l’inventaire général des Richesses d’art de la France, prit des mesures touchant l’enseigneme­nt du dessin dans les établissem­ents scolaires et enfin il travailla beaucoup sur les Salons Annuels et pour les musées. Il avait la haute main sur les écoles des Beaux-Arts, les conservato­ires de musique, les théâtres, les manufactur­es et, indirectem­ent, sur les musées. Il était aussi responsabl­e des commandes et achats d’oeuvres d’art par l’Etat. Une attention particuliè­re pour Bellême, l’Orne et la Normandie

Grâce à ses fonctions, Philippe de Chennevièr­es a pu faire attribuer un grand nombre d’oeuvres d’art au départemen­t de l’Orne, notamment à Bellême et plus généraleme­nt à la Normandie. On lui doit l’élégante statue de Colin-Maillard, oeuvre de son ami sculpteur Le HarivelDur­ocher, ainsi que plusieurs peintures à l’église Saint Sauveur. Soulignons enfin la fondation de l’éphémère « Académie de Bellesme » réunissant en 1873 dix personnali­tés aimant les lettres, dont Edmond de Goncourt… qui créa par testament l’Académie Goncourt réunissant pour la première fois l’assemblée des « dix » le 7 avril 1900.

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