Riverains, agriculteurs et association mobilisés pour l’environnement
Réunie en assemblée générale le 9 juin, l’association d’Aide à Domicile en Milieu Rural (ADMR) a fait le bilan de l’année 2015. Par rapport à l’année 2014 où 156 personnes ont bénéficié des services, en 2015 ce sont 171 personnes qui ont eu recours à l’ADMR. Cette augmentation s’explique en partie par le vieillissement de la population du bassin du Val-d’Huisne.
Pourtant, par rapport à 2014, le nombre de personnes âgées aidées a baissé en passant de 76 à 68. C’est au niveau des prestations tout public, à savoir, entre autres, la garde d’enfant, ménage, repassage que la hausse se produit. Le service de soin infirmier à domicile garde une activité stable avec 86 personnes aidées sur l’année 2015 pour une moyenne d’âge de 81 ans. Les infirmières ont aussi été formées pour la maladie d’alzeihmer.
Dans l’Orne, ce sont 641 salariés de l’ADMR qui s’occupent de 5 561 personnes.
Le collectif « Ceton Change de Ton » organisait une réunion- citoyen au foyer rural. L’idée était de « réfléchir ensemble aux mesures à mettre en place localement pour que les pratiques des agriculteurs et des riverains cohabitent sereinement en abordant les sujets nationaux d’un point de vue local » . Une trentaine de personnes a répondu présent : riverains, agriculteurs, agriculteurs biologiques, ou encore l’association Perche Avenir Environnement. Le collectif a commencé par exposer ses réflexions menées en équipe.
Philippe Volcker a évoqué les incendies de 2015 et l’évolution du paysage cetonnais qui a probablement aidé à la propagation des flammes, tandis que Johann Verspuy a abordé le sujet de la gestion de l’eau très alarmante.
Un rapport de 2013 de la SAUR signalait déjà la dangerosité des canalisations en PVC du fait des produits chimiques qu’elles transmettent à l’eau. Or, à Ceton, 166 kilomètres de canalisations sont directement concernés et le changement n’est toujours pas envisagé ! Tout aussi inquiétant, les zones de captage du village, « ce problème est crucial et est soulevé depuis plusieurs années sur Ceton » informait le collectif.
À l’aide de photographies prises sur le terrain, « Ceton Change de Ton » a rendu compte de la non-protection et de l’abandon de ces zones. Les élus, qui ont confié par contrat à la SAUR la responsabilité de restaurer ces lieux, ne s’assurent pas que l’entreprise réponde à ses obligations, ainsi, les produits chimiques répandus sur ces terrains se retrouvent directement dans l’eau que la population boit. Comment agir et quelles alternatives
L’idée d’une régie publique de l’eau potable est abordée, ainsi que la création de périmètres de protection, ou encore l’installation de panneaux pédagogiques. En ce qui concerne l’air et la terre, diverses idées ont été proposées : les bandes enherbées et les haies autour des habitations avec une gestion collective, la création d’une régie de chauffage, le respect de la réglementation concernant les haies, ou encore la création d’un service communal pour informer les riverains des épandages de pesticides, comme le réclame la loi européenne de 2009. Pesticides
L’abandon des pesticides dans tout le bourg est également un souhait : au cours de la soirée, Marcelle Isabey Volcker a lu des témoignages poignants d’agriculteurs malades qui veulent briser la loi du silence en alertant sur la dangerosité des produits utilisés. Pour illustrer les propositions d’alternatives évoquées, Philippe Leroux, qui exploite la ferme biologique de Chantenay à Cherreau et Gilles Michaudel, agriculteur biologique à Cormes, ont raconté leur expérience. Leur passage d’une agriculture conventionnelle à une agriculture biologique ne s’est pas fait du jour au lendemain. Gilles Michaudel expliquait qu’ « il faut deux à trois ans pour retrouver un équilibre, aujourd’hui j’ai peu de charges et mes marges sont plus importantes. J’ai les mêmes rendements que mes collègues en agriculture conventionnelle » . Philippe Leroux ne fera pas machine arrière : « je suis conforté dans mon système. Le biologique n’est pas plus cher, il faut juste savoir où l’acheter » . Discussions citoyennes
Cette soirée de débat et de réflexions collectives a été appréciée et les échanges soutenus entre les Cetonnais démontrent l’importance de ces temps de discussions citoyennes. « Plusieurs personnes nous ont fait part de leur souhait de renouveler l’expérience. Nous interpellons le maire pour que les questions soulevées soient abordées en conseil municipal » concluait le collectif.
Le collectif Ceton Change de Ton diffuse ses initiatives citoyennes sur http://cetonchangedeton.blogspot.fr/