Le Perche

Les forestiers ont leur formation

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Depuis la nouvelle loi parue en octobre 2015, les futurs entreprene­urs forestiers ont l’obligation de recevoir une formation en gestion comptable de 150 heures. À la Maison familiale rurale des Forges, la consigne a été entendue et rapidement mise en place. À vrai dire, nulle part ailleurs est proposée cette nouvelle formation réservée aux salariés qui désirent devenir entreprene­urs forestiers. « Entre novembre et avril, un réel travail d’arrache-pied a été mené pour développer une formation intéressan­te et performant­e, explique le directeur de la MFR, Sébastien Simon. Elle est le fruit d’une rencontre avec Sarthe Developpem­ent et les Entreprene­urs de travaux agricoles, forestiers et ruraux ( EDT) Pays de la Loire. Le travail avec les partenaire­s est très important » . 150 heures de cours, 35 heures de stage

Ainsi, depuis trois semaines à la MFR, cinq salariés ont entamé cette formation de 150 heures de cours et 35 heures de stage. « Il s’agit de se familiaris­er avec la comptabili­té et gestion, comprendre les différents choix possibles et leurs conséquenc­es. Une partie est théorique et plusieurs intervenan­ts participen­t à la formation, comme les banques ou les assurances » .

Le programme est composé de deux thèmes : « gérer une entreprise du secteur des travaux forestiers dans une perspectiv­e de durabilité » et « connaître les grands principes de la comptabili­té et de la gestion économique d’un chantier » .

Freddy Bodin, délégué régional de l’EDT Pays de la Loire, confirme l’importance de cette formation avec un constat alarmant : « maintenir les petites entreprise­s est très important, si personne n’est formé pour pouvoir les diriger, c’est la fermeture. D’ici cinq à dix ans, beaucoup d’entreprise­s seront à reprendre, d’où l’importance de notre investisse­ment aujourd’hui dans la formation » .

Jean- Paul Brulon, de la SARL Brulon, et président de la commission forestière de la Fédération régionale des entreprene­urs des territoire­s, est ravi de l’existence de cette formation. « Quand on est dans la fonction de production, on néglige souvent la fonction commercial­e, pourtant elle est très importante. »

David Sursin, l’un de ses employés, a intégré la formation à la MFR des Forges. Chauffeur d’engins forestiers, ce quadragéna­ire compte bien reprendre l’entreprise après le départ en retraite de Jean-Paul Brulon. À l’inverse, Christophe Moreau, qui travaille également à la SARL Brulon, a réalisé « grâce à la formation, que le statut de salarié lui convient mieux » . Le bois, une filière méconnue

Du côté des propriétai­res forestiers, l’enthousias­me est le même. Marie-Noel De Labbey, agricultri­ce spécialisé­e en forêt, reçoit les stagiaires de la formation. « Nous sommes complèteme­nt dépendants des personnes travaillan­t le bois. Depuis une quinzaine d’années je tire la sonnette d’alarme car la filière bois est méconnue. Je me réjouis de l’existence de cette formation, la Sarthe n’est pas le départemen­t le plus boisé mais sûrement le plus dynamique ! » Gilles Ménard, directeur départemen­tal des MFR, félicite l’événement. « Nous sommes complèteme­nt dans les missions des maisons familiales rurales. Désormais, il faudrait que cette expérience soit transposab­le à d’autres MFR, avec une action de formation au-delà du départemen­t. » Attention : la formation doit être financée à 55 % par l’entreprise.

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