L’hibernation des chauves-souris risque de retarder les travaux
La présence de neuf espèces, toutes protégées, dans l’ancienne carrière pourrait retarder le début du chantier de consolidation de certaines cavités.
Solidarité.
La mobilisation ne faiblit pas afin de venir en aide à la commune de Courgeon et plus particulièrement aux trois propriétaires qui, depuis plusieurs mois, suite à un possible effondrement d’une partie de la carrière située en plein coeur du centre-bourg, ont été « expulsés » de leur résidence.
À ce titre, une association est née : Courgeon carrières solidarité. Son but : obtenir des dons pour financer une partie de la consolidation des lieux. Solidarité locale
A ce jour, 4 000 euros ont été récoltés. C’est peu au regard du coût des travaux : 400 000 euros. Heureusement, une grande partie est prise en charge par l’État.
Président de Courgeon carrière solidarité, Christian Sablé a conscience que les soutiens financiers de particuliers ne permettront pas de boucler la boucle. Son objectif va au-delà. Il souhaite donner un cadre purement local à cette opération où le mot solidarité prend toute sa signification. Que tout le Perche se mobilise pour une telle cause serait, à ses yeux, un bel exemple d’entraide : « Nous faisons appel à toutes les volontés pour sortir le village de cette impasse. »
Et toutes les idées sont bonnes à prendre. Comme ce fut le cas, samedi, avec le concert du choeur Echollines, venu chanter gratuitement. Un beau geste. D’autres pourraient s’y ajouter. Pourquoi pas une exposition de peinture, photos… Appel aux entreprises
Après avoir sollicité les particuliers, le Percheron pense aussi aux entreprises et envisage de les démarcher par le biais de Courgeon carrière solidarité. Avec un atout maître dans sa poche : la défiscalisation. « Comme pour les particuliers » , explique-t-il.
« Les dons sont déductibles des impôts. Cela peut intéresser une société. » Un argument de poids. « Les entreprises ont la possibilité d’apporter leur contribution à une cause locale, ce serait un beau geste. »
Prochainement, il va sonner aux portes des décideurs locaux, tout en expliquant ses intentions. « Ce placement local » porterat-il ses fruits ? Tous l’espèrent. Car il y a urgence à débuter les travaux. D’ores et déjà, l’appel d’offres a été lancé. Espèces protégées
Un problème pourtant pourrait retarder son lancement : la carrière de Courgeon abrite neuf espèces de chauves-souris, toutes protégées. Deux d’entre elles plus particulièrement : le Grand murin et le Grand rhinolophe. Dans ce cas précis, rien ne peut être entrepris pendant la période d’octobre à mars, pour cause d’hibernation. « Tout bouleversement peut leur être fatal » , comme le souligne Mélanie Marteau, chargée de mission « chauve-souris » au groupement mammalogique Normand. Course contre la montre
Donc, soit les travaux commencent dans les semaines à venir ou alors les sinistrés devront attendre le printemps prochain afin d’entrevoir l’espoir de retrouver leur résidence. « C’est une course contre la montre qui s’engage. » A un niveau moindre, elle n’est pas sans rappeler l’affaire du pique- prune, ce scarabée avait, pendant six ans, bloqué la construction de l’autoroute A28 entre Le Mans et Tours.
Courgeon n’en est pas à ce point : « A Courgeon, le contexte est particulier. Il n’est pas question de bloquer les travaux. Il faut permettre aux chauves-souris d’avoir un habitat adéquat et d’en limiter leur destruction. »