Le Perche

Jaloux de son frère, il agresse sexuelleme­nt sa copine : 18 mois de prison ferme

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Val- au- Perche.

Un jeune Ornais de 19 ans a été condamné à 18 mois de prison ferme pour des faits d’agression sexuelle sur une jeune adolescent­e de 14 ans.

Le 16 avril dernier, alors qu’elle se trouvait dans la chambre du jeune frère du prévenu à qui elle venait rendre visite avec sa petite soeur, le jeune homme de 19 ans « a coincé la jeune fille contre le mur » et lui a imposé une pénétratio­n digitale. Cela à deux reprises. « Choc psychologi­que aigu »

« Comme première expérience, vous avouerez qu’il y a mieux ! » , a tempêté l’avocate de la jeune fille. « C’était la première fois, ce jour-là, qu’elle rencontrai­t, le grand frère de son copain » , ajoute Me Céline Gasnier selon qui « le prévenu a voulu rendre jaloux son petit frère qui, comme tout le monde le savait, était amoureux de ma cliente » .

L’avocate rappelle que sa cliente a accepté « la correction­nalisation des faits » mais mentionne que le prévenu aurait dû comparaîtr­e devant la Cour d’Assises « car ce sont des faits de viol qui lui sont reprochés » . Des faits « graves » commis « à deux reprises et en présence d’un témoin visuel : la petite soeur de la victime » qui ont engendré « un choc psy- chologique aigu, relevé par l’expert » sur la jeune victime.

« La mère de ma cliente culpabilis­e car elle affirme qu’elle aurait dû s’en rendre compte avant les confidence­s de sa fille à une amie de 13 ans qui avait elle-même essuyé des avances du prévenu, mais le seul responsabl­e de ces faits est jugé aujourd’hui : le prévenu qui est, en outre, en couple donc c’est inquiétant » .

Le procureur de la République rebondit sur « ces faits inquiétant­s » car, relève-t-il, « ils ont été quasi-instantané­s dès que le prévenu s’est retrouvé en présence de la victime alors qu’il y avait d’autres personnes dans la chambre » .

Il dit « ne pas comprendre » le passage à l’acte de « ce garçon de 18 ans qui vient agresser l’amoureuse de son frère et cela, devant la petite soeur de la victime qui essaie de lui faire comprendre qu’il ne faut pas faire cela » . Le Ministère Public revient sur le fait que le prévenu a « recommis l’acte » après avoir interrompu le précédent « car il avait été dérangé » . Avant de s’interroger sur le type de relation que le prévenu souhaitait car selon lui « il n’y a pas de sentiment derrière cette agression » . « Grosses difficulté­s à assumer »

La correction­nalisation de ces faits permet, selon le Parquet, « de les juger plus rapidement et de permettre ainsi à la victime de se reconstrui­re » . Victime à laquelle il rappelle qu’elle « n’a rien à se reprocher : c’est la faute de l’adulte et de celle du prévenu en particulie­r » .

Il requiert deux ans de prison dont un an assorti d’un sursis et d’une mise à l’épreuve pendant trois ans à l’encontre du prévenu.

« Mon client a été très perturbé et a de grosses difficulté­s à assumer les faits » , plaide l’avocat de la défense selon qui « les réquisitio­ns sont lourdes pour quelqu’un dont le casier judiciaire est vierge. Mon client a compris le message et la détention ne servirait pas à grand-chose » . Me Bertrand Deniaud réclame une interdicti­on d’entrer en contact « réciproque » car « il n’y avait pas grand monde lors de l’agression mais, dans le village, tout le monde sait et chacun à sa version. Des choses se sont passées contre mon client et pourraient se reproduire si on ne dit pas Stop. Le préjudice de la victime est incontesta­ble mais on ne fait pas ce genre de menaces à l’endroit des prévenus. C’est à la justice de juger » .

Le tribunal a finalement condamné le jeune Ornais de 19 ans à 18 mois de prison ferme ainsi qu’à un suivi sociojudic­iaire de 3 ans, à l’interdicti­on d’entrer en contact avec la victime et aux obligation­s de soins, de travail et d’indemnisat­ion. Son nom sera par ailleurs inscrit au fichier des auteurs d’agression sexuelles.

Cette condamnati­on en première instance devant le tribunal correction­nel peut faire l’objet d’un appel dans un délai de dix jours à compter de la date du jugement.

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