Le Perche

Marguerite Guérin, épouse Boucicaut

En partenaria­t avec Bellême Patrimoine, Bellême Boutique et la Fondation du Patrimoine, Le Perche vous fait découvrir une chronique hebdomadai­re autour du Porche et espère obtenir des dons pour sa restaurati­on.

- Sources : Joël Lenoir. Les Cahiers Percherons N° 196/ 4e trimestre 2013.

Histoire.

Marguerite Boucicaut est veuve d’Aristide depuis le 26 décembre 1877 et perd son seul fils en octobre 1879. Elle devient ainsi seule propriétai­re du Bon Marché. Une entreprise qui a connu une croissance rapide et importante : en 1852, le magasin de nouveautés comptait douze commis sur quatre rayons… vingt-cinq ans après, ce sont 3 200 personnes qui y sont employées ! Une femme du peuple

Marguerite Guérin est née le 3 janvier 1816 à Verjux en Saône- et- Loire, d’une mère célibatair­e de 29 ans et de père inconnu. Vers l’âge de 12 ans, Marguerite rejoint un oncle porteur d’eau à Paris. Elle y apprend à lire et fait sa première communion au séminaire des Missions Étrangères rue du Bac. Commerçant­e à 20 ans, elle est gérante d’une « crémerie avec plat du jour » toujours dans le quartier de la rue du Bac. Elle y rencontre Aristide Boucicaut, alors âgé de 24 ans et qui travaille à proximité, au Petit Saint- Thomas. Marguerite Guérin et Aristide Boucicaut s’installent ensemble en 1835. Antoine Antony Aristide naît en 1839. Le couple ne se marie que neuf ans plus tard, en 1848. Aristide reconnaît l’enfant seulement en 1845, il a alors six ans.

Une période de grande prospérité permet aux Boucicaut de développer le Bon Marché

Charles Louis Napoléon Bonaparte est élu Président de La République le 10 décembre 1848, puis devient l’empereur Napoléon III en 1852. Le Baron Haussmann rénove Paris entre 1852 et 1870. La prospérité fait émerger la bourgeoisi­e. Les Boucicaut ont compris ce mouvement, leur pari est d’amener les dames dans les temples modernes du commerce avec une explosion de tous les sens, de susciter le désir… Progressis­te et philanthro­pe

Une caisse de prévoyance, alimentée exclusivem­ent par des prélèvemen­ts sur les bénéfices de la maison, assure à tout employé ayant cinq années de présence ininterrom­pue, des ressources en cas de difficulté de santé. En 1886, Madame Boucicaut institue une caisse de retraite. Afin que cette caisse fonctionne sans aucune retenue sur les appointeme­nts des employés, elle prélève cinq millions sur sa fortune personnell­e. Cette somme, productive d’intérêts, était alors suffisante pour subvenir aux besoins de la caisse.

Marguerite Boucicaut décide enfin d’associer ses employés supérieurs à la propriété du Bon Marché. Ils recevront la propriété des immeubles abritant les magasins puis, après son décès, toutes les parts de la société commercial­e. Les villes qui ont vu naître chacun des Boucicaut, seront aussi l’objet d’attentions particuliè­res : Marguerite financera à Verjux un pont pour franchir la Saône, une école, une nouvelle mairie ; l’église de Bellême recevra une nouvelle cloche et des vitraux. Attentive aux grands esprits de son temps

Louis Pasteur sollicite Madame Boucicaut en 1886 pour la création de son Institut : il reçoit un chèque de 150 000 francs. La collection personnell­e de Marguerite compte notamment des toiles de Gustave Courbet ou de Jean-Baptiste Corot. Dans son testament, elle fait des legs au profit des associatio­ns protectric­es des artistes, des inventeurs, des journalist­es et des membres de l’enseigneme­nt.

Marguerite Boucicaut décède le 8 décembre 1887, son testament fera grand bruit.

L’Assistance Publique est légataire universel pour la constructi­on d’un hôpital à Paris, sous réserve de legs particulie­rs tels que ceux pour la ville de Bellême : une maison de retraite pour 8 vieillards­femmes, un ouvroir externe (accueil) pour jeunes filles mères, l’accueil de 4 vieillards-hommes dans l’hospice municipal.

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