Le Perche

La culture en manque de structure

Si les associatio­ns culturelle­s sont assez nombreuses sur le territoire, le peu d’équipement­s est souvent pointé du doigt. Salles des fêtes pas adaptées ou mal équipées, aucun endroit spécifique­ment dédié, un réel manque pour les acteurs.

- H. Deshors

Débat.

La Compagnie du théâtre est une associatio­n culturelle dynamique sur le territoire. Mais comme bon nombre d’entre elles, ses responsabl­es ont besoin d’infrastruc­tures de qualité pour pouvoir alimenter l’offre culturelle. Salles des fêtes pour les banquets

Sauf que, dans le Val d’Huisne, c’est là où le bât blesse. La région n’est que très pourvue en équipement­s. « Il manque des vraies salles de spectacle, estiment Alexandre Colas et Céline Codogno de la Compagnie du théâtre. Pour notre part, nous utilisons depuis 2010 le théâtre de la Cidrerie traditionn­elle du Perche à l’Hermitière. Le travail en amont pour aménager la salle a été fait avec un architecte. Nous l’avons complétée par des rideaux de scène, une trentaine de projecteur­s. Bref, un super outil de travail » .

Qui contraste donc avec le reste des endroits… Une tare pour les acteurs de la culture. Et même les salles de fêtes ne sont parfois « pas du tout pensées ’’spectacle’’ et non plus équipées » .

Même si celle de Ceton semblerait sortit du lot, « le plateau est joli, il y a une vraie scène, des loges et coulisses » , ce n’est pas le cas pour les autres.

« Elles ne sont pas appropriée­s, soulignent Delphine Leveau et Marie Bansel, toutes deux responsabl­es des ateliers musique* au sein de l’intercommu­nalité, des ateliers qui suivent les mêmes démarches que les écoles de musique. Pas équipées en terme de son et lumière, elles servent principale­ment pour les banquets, les mariages ou autres repas. C’est là que l’on voit le décalage dans le monde rural » .

Qui plus est, celles- ci connaissen­t une très forte de- mande pour des événements hors culture. Cette dernière est alors relayée au second plan. « Ca casse la magie »

Le problème remonte aux années de constructi­on de ces salles des fêtes, aux alentours des années 50 et 70.

« Ces dernières comme au Theil-sur-Huisne présentent des formes biscornues, avec de grandes baies vitrées où le son n’est vraiment pas terrible et où la lumière est une vraie problémati­que. Quand on pousse la voix, il n’y a aucun rendu. Ca casse la magie » , complètent Alexandre Colas et Céline Codogno. Des salles cathédrale­s.

Si bien « qu’on laisse tomber par conséquent la partie spectacle » . Propos confirmés par Marie Bansel qui utilise la médiathèqu­e et la Maison de la Petite enfance pour les ateliers musique.

« Il faut construire une tradition culturelle sur un territoire, impulsée aussi par une vraie volonté politique. C’est ce pour quoi milite la CDC du Val d’Huisne : une politique culturelle citoyenne » .

À l’image de la médiathèqu­e intercommu­nale, « qui joue aussi son rôle d’animation où les gens peuvent se rencontrer et échanger. Séances de contes, soirées pyjama, rencontre avec des auteurs » . « La culture n’a pas une place dédiée »

L’un des axes de développem­ent ? « Mettre en place un quota à l’année pour les associatio­ns dans l’utilisatio­n des salles des fêtes » . Ainsi, malgré une forte demande pour les repas et banquets, les spectacles pourraient quand même se produire devant le public.

Selon Julien Dupré, chargé d’animation au sein de la Communauté de communes du Val d’Huisne, « les associatio­ns sont demandeuse­s d’une salle dédiée à cela » . Mais face à la baisse du budget et la nécessité de faire des économies, « nous n’avons pas de projet en ce moment sur ce sujet » .

Mais l’objectif est néanmoins de « faire mieux connaître les associatio­ns sur le territoire. On encourage une certaine complément­arité avec le tissu local » .

Une chose est sûre : dans le Val d’Huisne, « aujourd’hui, la culture n’a plus une place dédiée et claire. C’est embryonnai­re, mouvant » , ajoute Marie Bansel.

Pourtant, elle peut être source d’attraction vis-à-vis des gens extérieurs. « Cela a un impact fort sur le tourisme » , confirme Julien Dupré.

* 63 personnes participen­t aux ateliers musique (53 jeunes et 10 adultes), de 5 à 55 ans. Quatre professeur­s dispensent les cours, parmi lesquels, un atelier découverte avec parcours musical de tous les instrument­s

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