Boulangerie en feu :« Une vie de travail »
Un feu s’est déclaré à la boulangerie de la rue Gambetta. Quinze personnes ont été évacuées. Les époux Lebouc, pleurent « une vie de travail ».
Anéantis.
Christine et Eric Lebouc, propriétaires de la boulangerie « Au feu de bois » , rue Gambetta à La Ferté-Bernard sont secoués. Mardi 21 juin, vers 6 h 40, un incendie a ravagé leur commerce qu’ils tiennent depuis onze ans. Sur le trottoir, ils assistent aux allées et venues des sapeurs-pompiers, impuissants. « J’étais en train de mettre au four et le feu a pris dessus » , rapporte, la gorge serrée, le propriétaire.
Les yeux embués, il explique : « Je suis monté pour tenter d’éteindre mais c’était trop tard. J’ai vidé un extincteur sur les flammes mais je suis sorti parce que je ne pouvais plus respirer. » « Mon Dieu ! »
Des flammèches ressurgissent de la toiture. « Mon dieu » lâche l’épouse. « Nous comptions finir ici, avant la retraite », reprend le boulanger. Silence. « Une vie de travail » . Il n’en dira pas plus. Pas la force. C’est un ancien pompier qui passait dans la rue qui, voyant de la fumée, a donné l’alerte. Les voisins, quinze personnes au total, ont été évacués. « Il y a cinq maisons touchées » , lâche l’un d’eux, fatigué, « Ce soir, nous sommes relogés au Campanile. Après, nous espérons que les assurances feront bien leur travail. Nous habitons derrière la boulangerie, notre toiture est endommagée. » « Sortez, il y a le feu ! »
Un peu plus loin, Jacqueline Trouillet n’en revient pas. Elle habite juste à côté du com- merce, au numéro 23. « J’étais réveillée et j’entendais des gens parler fort dans la rue. Là, on m’a dit « sortez de chez vous, il y a le feu ! » Et Eric m’a dit « si, si, sortez ! » J’ai attrapé ce que je pouvais, un manteau et je suis sortie. Croyez-moi que j’ai eu peur, j’en ai encore les jambes qui tremblent. »
Interdite d’accès à sa maison, c’est par chez elle que les secours ont passé leurs tuyaux, la vieille femme ira dormir chez la voisine. Jusqu’à ce qu’on lui donne l’autorisation de retrouver son chez elle.
Au total, « deux familles, soit quatre personnes vont être relogées à l’hôtel par la municipalité » , précise le maire Jean-Carles Grelier, qui s’est déplacé sur les lieux du sinistre tôt dans la matinée. La rue Gambetta a été interdite à toute circulation une bonne partie de la journée.