Le Perche

Faut-il avoir peur des ragondins ?

S’il ne faut pas en avoir peur, il vaut mieux les éviter : porteurs de maladies particuliè­rement dangereuse­s pour l’homme et les animaux domestique­s, ces nuisibles sont régulièrem­ent éliminés. Mais ils se multiplien­t à la faveur d’une météo clémente.

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Risques sanitaires. Le ragondin est porteur de nombreuses maladies transmissi­bles à l’homme et à d’autres animaux (domestique­s et sauvages), dont la leptospiro­se. Moins fréquente que la zoonose, elle est bien plus dangereuse.

Difficile à détecter, car le sujet est atteint de « simples » symptômes grippaux. Une personne en pleine forme, grâce à un système immunitair­e fort, s’en remettra en quinze jours.

Pour les plus vulnérable­s, c’est une autre histoire : cette maladie peut être mortelle pour l’homme et les animaux domestique­s en cas de complicati­on.

Métiers à risque

Pêcheurs, piégeurs, agriculteu­rs…, toutes les personnes utilisatri­ces de la ressource en eau et des milieux aquatiques doivent être informées sur les risques encourus. « Les gens qui se baignent dans les cours d’eau présentent un risque » , prévient Eric Charpentie­r, technicien à la FDGDON 61 (fédération départemen­tale des groupement­s de défense contre les organismes nuisibles de l’Orne).

Transmissi­ble par le biais des excréments, cette maladie s’implante au niveau du foie : des larves vont s’y développer, sur plusieurs années. « Quand on est atteint, la seule solution : l’opération chirurgica­le. Et le risque pour le chirurgien d’infecter les organes sains tout autour du foie est bien réel. »

Greffe de foie !

« Les personnes atteintes ne survivent que grâce à une greffe de foie. »

Dans l’Orne, trois personnes l’ont contractée.

La lutte est donc rendue obligatoir­e sur arrêté préfectora­l, sur l’intégralit­é du départemen­t de l’Orne. « Les maires ont une obligation de lutte contre ces nuisibles. Ceux qui ne font pas le nécessaire prennent le risque que les personnes atteintes sur le territoire de la commune concernée se retournent juridiquem­ent contre eux. »

Cette chasse aux nuisibles a lieu toute l’année. Pour le piégeage, c’est pendant la période automnale, voire hivernale : « Cette période est la plus intéressan­te car les ragondins ont moins de ressources en nourriture et seront donc plus faciles à attraper. »

Piégeage

Les méthodes de lutte sont multiples, à commencer par le piégeage. L’usage de la cage, le plus utilisé, est un moyen sélectif. N’importe qui peu utiliser ce moyen, sous certaines conditions.

Autre solution : la régulation à tir, à condition d’être titulaire d’un permis de chasse en cours de validité. « On peut intervenir à la demande d’un propriétai­re urbain qui délivre alors une autorisati­on. »

« En milieu humide, les tireurs utilisent des balles d’acier. »

Il existe aussi le déterrage, avec ou sans chien. « Nous avons quelques équipages qui remettent des queues de ragondins. »

Ce procédé comporte des risques : « On peut parfois chercher toute une matinée sans rien trouver. Certains endroits peuvent être détériorés. »

L’arsenal de lutte contre ces nuisibles aussi bien pour l’homme que pour l’environnem­ent ne manque pas. A condition que cette chasse soit coordonnée, collective, constante et durable pour une efficacité maximale.

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