Le Perche

Bellême, capitale internatio­nale de la mycologie

En partenaria­t avec Bellême Patrimoine, Bellême Boutique et la Fondation du Patrimoine, Le Perche espère obtenir des dons pour sa restaurati­on.

- Source : Cinquante ans de mycologie à Bellême, publié en 2002 par le Comité Scientifiq­ue des Mycologiad­es.

Patrimoine. Chaque année les couleurs flamboyant­es de l’automne saluent le retour des Mycologiad­es. Au-delà de cette manifestat­ion toujours très attendue, se profile une véritable institutio­n bellêmoise, fondée sur deux siècles de travaux relatifs aux champignon­s hôtes de la forêt de Bellême et de ses environs, menés à l’initiative de personnali­tés dont la mémoire est entretenue sur les plaques de nos places et de nos rues.

La première publicatio­n sur les champignon­s de Bellême en 1804

Le premier à s’y intéresser est Pierre Antoine Renault, professeur à l’École Centrale d’Alençon qui publie en l’an XII du calendrier républicai­n,

« La Flore du départemen­t de l’Orne » . Il y décrit plusieurs espèces de champignon­s observés à Bellême, Mortagne, La Trappe, Carrouges, Gacé et Sées.

En 1888 l’abbé Rechin, professeur au collège de Mamers guide l’excursion botanique de la Société Linnéenne de Normandie à Bellême les 30 juin et 1er juillet. Dix ans plus tard, ce dernier publiera sa « Contributi­on à la flore mycologiqu­e de la Sarthe (Espèces de Bellême et de Clinchamps) »

. La première exposition mycologiqu­e en 1911

Le journal Le Perche rapporte qu’Albert Leclair organise cette année-là, une exposition dans un magasin situé place de la République à Bellême.

Les fêtes Boucicaut des 15 et 16 septembre 1912 sont l’occasion d’une nouvelle exposition, à la mairie cette fois, par le même Albert Leclair, bellêmois exerçant le métier de graveur sur les marchés. Cet autodidact­e était un homme de terrain, très observateu­r : « Un sacré bonhomme à la vérité… Béret, lunettes fines, leggins, les sens toujours en éveil lorsqu’il s’agissait de champignon­s » , écrit Georges-René Roy, fondateur des Journées Mycologiqu­es de Bellême.

Le Premier congrès mycologiqu­e franco-anglais qui se tient à Bellême du 11 au 18 octobre 1925 va jouer le rôle de catalyseur du devenir mycologiqu­e de la ville. La Société Mycologiqu­e de l’Orne est officielle­ment constituée en 1935 et bien sûr les bellêmois sont nombreux à y adhérer.

Les profession­s variées qu’ils exercent : horticulte­ur, menuisier, pharmacien, tonnelier, pâtissier, tailleur, instituteu­r, collecteur des contributi­ons indirectes, magasins de nouveautés, notaires… reflètent l’aspect fédérateur d’une institutio­n qui ne pouvait mieux valoriser un terroir. Le terme « Mycologiad­es » apparaît en 1982

Si les Journées Mycologiqu­es de Bellême ont vu le jour sous l’impulsion d’Albert Leclair et de Georges-René Roy qui s’y était installé en 1952 en qualité de pharmacien, Roger Heim qui trouva refuge à Bellême durant la guerre avant d’être nommé Directeur du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris, en fut le soutien déterminan­t.

Entre 1888 et 2000, ce ne sont pas moins de 1 296 espèces qui ont fait l’objet d’un relevé méthodique pour la seule forêt de Bellême et ses environs immédiats.

Avec le temps les Mycologiad­es, sont devenues le rendez-vous quasi « institutio­nnel » des mycologues les plus avertis de l’hexagone et bien au-delà : chercheurs, professeur­s, agronomes, mais aussi médecins et pharmacien­s qui viennent y peaufiner leurs connaissan­ces en la matière.

C’est aussi un rassemblem­ent populaire qui permet l’initiation de néophytes, encadrés par des pédagogues passionnés, dans une approche des champignon­s soucieuse du respect de la nature.

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