Bellême, capitale internationale de la mycologie
En partenariat avec Bellême Patrimoine, Bellême Boutique et la Fondation du Patrimoine, Le Perche espère obtenir des dons pour sa restauration.
Patrimoine. Chaque année les couleurs flamboyantes de l’automne saluent le retour des Mycologiades. Au-delà de cette manifestation toujours très attendue, se profile une véritable institution bellêmoise, fondée sur deux siècles de travaux relatifs aux champignons hôtes de la forêt de Bellême et de ses environs, menés à l’initiative de personnalités dont la mémoire est entretenue sur les plaques de nos places et de nos rues.
La première publication sur les champignons de Bellême en 1804
Le premier à s’y intéresser est Pierre Antoine Renault, professeur à l’École Centrale d’Alençon qui publie en l’an XII du calendrier républicain,
« La Flore du département de l’Orne » . Il y décrit plusieurs espèces de champignons observés à Bellême, Mortagne, La Trappe, Carrouges, Gacé et Sées.
En 1888 l’abbé Rechin, professeur au collège de Mamers guide l’excursion botanique de la Société Linnéenne de Normandie à Bellême les 30 juin et 1er juillet. Dix ans plus tard, ce dernier publiera sa « Contribution à la flore mycologique de la Sarthe (Espèces de Bellême et de Clinchamps) »
. La première exposition mycologique en 1911
Le journal Le Perche rapporte qu’Albert Leclair organise cette année-là, une exposition dans un magasin situé place de la République à Bellême.
Les fêtes Boucicaut des 15 et 16 septembre 1912 sont l’occasion d’une nouvelle exposition, à la mairie cette fois, par le même Albert Leclair, bellêmois exerçant le métier de graveur sur les marchés. Cet autodidacte était un homme de terrain, très observateur : « Un sacré bonhomme à la vérité… Béret, lunettes fines, leggins, les sens toujours en éveil lorsqu’il s’agissait de champignons » , écrit Georges-René Roy, fondateur des Journées Mycologiques de Bellême.
Le Premier congrès mycologique franco-anglais qui se tient à Bellême du 11 au 18 octobre 1925 va jouer le rôle de catalyseur du devenir mycologique de la ville. La Société Mycologique de l’Orne est officiellement constituée en 1935 et bien sûr les bellêmois sont nombreux à y adhérer.
Les professions variées qu’ils exercent : horticulteur, menuisier, pharmacien, tonnelier, pâtissier, tailleur, instituteur, collecteur des contributions indirectes, magasins de nouveautés, notaires… reflètent l’aspect fédérateur d’une institution qui ne pouvait mieux valoriser un terroir. Le terme « Mycologiades » apparaît en 1982
Si les Journées Mycologiques de Bellême ont vu le jour sous l’impulsion d’Albert Leclair et de Georges-René Roy qui s’y était installé en 1952 en qualité de pharmacien, Roger Heim qui trouva refuge à Bellême durant la guerre avant d’être nommé Directeur du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris, en fut le soutien déterminant.
Entre 1888 et 2000, ce ne sont pas moins de 1 296 espèces qui ont fait l’objet d’un relevé méthodique pour la seule forêt de Bellême et ses environs immédiats.
Avec le temps les Mycologiades, sont devenues le rendez-vous quasi « institutionnel » des mycologues les plus avertis de l’hexagone et bien au-delà : chercheurs, professeurs, agronomes, mais aussi médecins et pharmaciens qui viennent y peaufiner leurs connaissances en la matière.
C’est aussi un rassemblement populaire qui permet l’initiation de néophytes, encadrés par des pédagogues passionnés, dans une approche des champignons soucieuse du respect de la nature.