Le Perche

Regroupeme­nt des CDC : le projet divise les parties

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Issu de la loi NOTRe relative au regroupeme­nt des communauté­s de communes, le projet de schéma de coopératio­n intercommu­nale vise à fusionner la communauté de communes du Val d’Huisne avec celle de Bellême. Division

Cette idée a été soumise aux votes des conseiller­s municipaux de Ceton et le verdict est tombé : avec 17 voix contre, 1 pour et 1 absention, le projet n’était pas gagné d’avance.

Malgré cet avis unanime, le projet a divisé au sein du conseil municipal. L’opposition a regretté le manque de débat sur ce sujet lors des conseils municipaux, alors que les conseiller­s ont travaillé la question en amont, lors de commission­s non sans étincelles.

Ainsi, souhaitant davantage de travail, de transparen­ce et de discussion­s, notamment sur les budgets et la mutualisat­ion des services, l’opposition a demandé au préfet un délai supplément­aire à la commune, en vue d’un nouveau vote. La réponse de la préfecture a surpris l’ensemble des élus. Le départemen­t a tranché

En effet, la lettre officielle est sans équivoque : le projet de coopératio­n intercommu­nale est adopté ! Qu’importe le vote de la commune. Et même si la grande majorité des communes concernées a voté contre ce regroupeme­nt, la communauté de communes du Val d’Huisne et celle de Bellême fusionnero­nt au 1er janvier prochain.

Avant d’ajouter que désormais, les conseiller­s municipaux voteront pour ou contre le périmètre proposé sous 75 jours et que l’absence de votes reviendrai­t à un accord. De quoi raviver les tensions entre les élus.

« En commission où d’office sont inscrits tous les conseiller­s, nous avons pris la décision ensemble de ne pas voter au conseil municipal ce périmètre, explique le maire de Ceton, Patrick Gregori. puisque le premier vote des conseiller­s municipaux n’a pas été pris en compte par la préfecture. Quoique nous votons, les décisions viennent de plus haut. Ce serait humiliant d’à nouveau voter pour ne pas être écouté, alors nous avons montré notre désaccord en nous abstenant ».

Ce que regrette fortement l’opposition : « c’est symptomati­que de ce qu’il se passe à Ceton : une décision vient d’en haut et elle est adoptée sans débats. On se bat contre le secret. C’est dommage car les gens votent des représenta­nts pour s’exprimer à leur place, mais ils ne parlent pas » .

Ce que le maire réfute : « Je ne décide pas seul et je n’ai pas la capacité de faire seul. Les commission­s de 4 à 5 conseiller­s municipaux se réunissent, travaillen­t, débattent et ensuite proposent à l’ensemble du conseil municipal qui vote l’idée proposée. Il y a de la maturité. Je ne participe pas à toutes les commission­s, nous nous faisons confiance, tout ce que nous faisons est pour la commune. J’y mets toute mon énergie.» « Une décision mal assumée » Retour sur le projet de coopératio­n intercommu­nale. Les 75 jours se sont écoulés sans que le sujet de la fusion soit à nouveau abordé au sein de l’équipe municipale.

Périmètre d’office adopté au cours de l’été et silence mal perçu par l’opposition qui voit en cette absence de réaction « une décision mal assumée. » Patrick Grégori est pourtant formel : « je suis contre ce regroupeme­nt, tout comme les personnes qui ont voté contre. Plus il y aura de représenta­nts et plus ce sera difficile de prendre des décisions, plus ce sera facile de nous les imposer. Puis notre bassin de vie correspond davantage à la Ferté-Bernard et Nogent-le-Rotrou. Donc je n’ai pas imposé mon avis, les conseiller­s ont du caractère et ne suivent pas bêtement l’avis d’une personne » ajoute-t-il.

Désormais, l’opposition se questionne sur l’avenir : « Avons-nous un recours ? Quand on demande l’avis d’une commune, pourquoi est-ce pour lui imposer une décision ? Comment Ceton va tirer son épingle du jeu ? » . L’avenir le dira.

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