L’ivresse des profondeurs
Depuis 15 ans, la Nogentaise Denise Ruhlmann parcourt les mers à la recherche de sensations fortes. Des sensations procurées par la plongée sous-marine, sa passion ultime.
Sous l’eau. Son terrain de prédilection : la mer. Ses outils : bouteille, masque, tuba. Son activité : la plongée sous-marine. Sur le tas
À 65 ans, Denise Ruhlmann, bien connue des Nogentais pour avoir tenu le magasin Côté Perche, vit sa passion au jour le jour. Explorant les mers parfois calmes, parfois agitées, des paysages somptueux, des endroits cachés, protégés, historiquement symboliques.
Une passion venue sur le tas. « Quand j’ai eu 50 ans, étant hyperactive, je devais avoir une passion, une activité. C’est en Egypte, après un baptême de plongée, que j’ai compris que cette activité allait rythmer ma vie » . Et rythmer est un doux euphémisme quand on sait que la Nogentaise a déjà réalisé près de 700 plongées depuis 15 ans. « C’est plus que la moyenne générale. C’est simple, dès qu’il y a endroit, j’y vais »
Univers gigantesque
Une pure addiction qui a commencé dans le club de La Ferté-Bernard, « où j’ai obtenu
le niveau 1 » . Direction ensuite Nogent-le-Rotrou où elle parfait sa technicité, améliorant sans cesse ses aptitudes à la pratique. C’est donc naturellement qu’elle gravit les échelons, les fameux niveaux. « Je suis également reconnue dans l’encadrement et formateur bio » . La photo ? Et bien oui, car en plus d’enfourcher les palmes et son attirail - « un matériel assez contraignant à emmener » - Denise Ruhlmann est munie de son appareil photo, mitraillant la faune et la flore qui se dressent sur son passage.
« Les sensations sont incroyables, confie-t-elle. C’est un autre monde. Il n’y a plus rien, plus de bruit. Nous sommes dans un univers gigantesque » . Pour peu qu’il y ait de la visibilité, de la profondeur, de la vie – précisément des poissons – des algues et du corail, « c’est un vrai bonheur » .
Mais un bonheur qu’il faut
savoir entretenir. « La plongée est une activité qui est assez chère puisque le matériel est assez conséquent. Un peu comme le ski, c’est assez encombrant il est vrai. À l’image de la bouteille de 25 kilos et de la caissette de 10 kilos pour l’appareil photo ». 36 heures de bateau pour plonger
Aujourd’hui autonome à 60 mètres, Denise Ruhlmann a exploré des endroits merveil
leux. « La Polynésie, l’Asie, le Mexique, les Philippines, le Costa Rica avec l’Isla del Coco… Pour cette dernière destination, il aura fallu 36 heures de bateau. Mais quand j’ai le pied sur le bateau, je suis transportée » . Et puis l’effort laisse la place au réconfort…de la plongée. « J’ai déjà approché de très près des requins, des baleines ou encore des lamantins » . Autant d’animaux flashés par Denise Ruhlmann pour des résultats stupéfiants de clarté, de pré-
cision et de détails à un instant
T. « Un poisson, c’est fuyant. Quand on le prend au bon moment, c’est le bonheur » .
Des frayeurs aussi ? « En Corse, il y a 7 ans, où un tympan a été perforé et l’autre endommagé. Dans ce cas-là, on prend des risques, on le sait » « Votre vie est en danger »
Dangeureuse l’activité ? « Il faut être vigilant. Nous sommes en milieu hostile. Votre vie est danger si vous ne respectez pas les règles de base. Et puis la plongée requiert de savoir maîtriser beaucoup de choses. La règle : être toujours deux. Ici, c’est la loi du plus faible. On aide toujours celui qui est difficulté » . Paliers de décompression, respiration sous l’eau, gymnastique de la trompe d’Eustache,
techniquephases pour du remonter poumon-ballast,à la surface, autant d’étapes primordiales que l’adhérente du club nogentais Perche Plongée (NDLR : reprise des activités le 12 septembre à Nogent-le-Rotrou) a apprises au fil du temps.
« Quand vous commencez la plongée, plus vous vous enfoncez, plus il y a l’ivresse des profondeurs. Vous êtes appelés vers le fond ».
Généralement, les grandes sorties programmées avec des amis s’échelonnent sur plusieurs jours, en octobre-novembre ou mars-avril. « Surtout si nous partons à l’étranger » . S’agissant du temps passé sous l’eau, le record atteint par la passionnée est d’une centaine de minutes, « j’étais à 17 mètres. Selon les lieux où nous nous trouvons et la profondeur, le temps peut varier ».