Une quinzaine d’éleveurs joue la « police agricole », au Super U
Mortagne-au- Perche.
Mercredi 21 juin, une quinzaine d’agriculteurs a répondu à l’appel de la FNSEA ( Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) et s’est rendue au Super U de Saint-Langis-lès-Mortagne afin de vérifier l’application effective de la loi Sapin 2 : « Elle encadre les promotions dans les grandes surfaces. Les avantages promotionnels consentis par le fournisseur ne peuvent dépasser 30 % du prix » , indique Benoît Koning, responsable lait chez les JA (Jeunes agriculteurs). Un dispositif législatif permettant « d’éviter les dérives d’une pratique qui ne bénéficie qu’aux industriels et aux distributeurs et brade la production agricole » , estime la fédération départementale.
Les agriculteurs percherons ont également passé au crible les produits du rayon viande : « De nombreuses enseignes nationales, dont Super U, se sont engagées dans une démarche de valorisation des viandes issues du troupeau allaitant français avec une rémunération juste pour les éleveurs » , rappelle Benoît Koning. Après un inventaire, déception : « Nous n’avons trouvé aucun pro- duit portant la mention éleveur & engagé » , déplorent les membres de la FDSEA. « Ce n’est peut-être pas matérialisé, mais nous veillons à nous approvisionner localement : nous achetons entre deux et trois bêtes par mois à La Mesnière et Moulins-la-Marche » , répond Thierry Noyer, directeur du Super U.
Le prix du lait a par ailleurs fait l’objet d’une discussion avec le patron du supermarché : « Les coopératives se sont engagées, la semaine dernière, à augmenter le prix du lait. Mais les grandes surfaces doivent également assouplir leur politique d’achat, et nous devons faire pression pour qu’elles jouent le jeu » , résume Benoît Koning. D’une manière plus générale, les agriculteurs aimeraient que des contrats tripartites soient signés entre les producteurs, les transformateurs et les GMS (Grandes et moyennes surfaces). Une façon de garantir des prix rémunérateurs dans toute la filière, mais aussi d’associer davantage le producteur au produit fini : « Par exemple, en mettant sa photo sur l’emballage. Cela plaît aux consommateurs et valorise le travail de l’éleveur. Cela permet aussi plus lisibilité » , suggère Benoît Koning.