A la découverte de Sabine Weiss
Sabine Weiss est une grande dame de la photographie humaniste.
Née en 1924 en Suisse, elle commence très jeune à photographier avec un petit appareil en bakélite acheté avec ses économies. À dix-sept ans, elle prend la décision de devenir photographe professionnelle puisque c’est ce qu’elle aime faire par-dessus tout.
Elle apprend, de 1942 à 1945, la technique photographique et le maniement de tout un matériel qui aujourd’hui semble bien primitif.
« Je faisais de tout : les tirages, les glaçages, la fabrication des bains et les livraisons chez les clients ! »
Elle s’installe en France en 1946 où elle immortalise le Paris des années cinquante, ce Paris populaire qui baigne dans l’ambiance particulière de l’après-guerre. Elle devient l’assistante de Willy Maywald, célèbre photographe de mode. « Avec lui j’ai compris l’importance de la lumière naturelle comme source d’émotion. »
Elle rencontre de nombreuses personnalités du monde de l’art, de la littérature, du théâtre comme Cocteau, Gérard Philippe, Edwige Feuillière, Utrillo, Rouault, Léger, Arp…
En 1949, elle rencontre son mari le peintre américain Hugh Weiss et décide de s’installer à son compte. En 1952, Robert Doisneau découvre ses photographies et lui propose d’intégrer l’Agence Rapho dont il fait partie. Cette même année, elle signe avec le magazine Vogue un contrat qui durera neuf ans.
Aux Etats-Unis, elle collabore à de nombreuses revues, puis dans les années soixante, elle poursuit ses collaborations avec les agences de publicité, la presse européenne et américaine. Son travail est exposé dans des lieux prestigieux : le MoMA, le Metropolitan Museum, le Centre Georges Pompidou, la Maison Européenne de la Photographie, la Kunsthaus de Zürich…
« Faire des images de ce que je vois dans la vie est un bonheur, une nécessité même. Pour moi, saisir l’instant, exprimer l’émotion, attraper le geste ou l’ambiance de la chose vue et de communiquer cette vision à autrui est la passion du photographe. Mes photos expriment un certain amour que j’ai pour la vie. »