Ces biens immobiliers rares
Manoir, château, moulin, garage, ces biens immobiliers rares se transforment en habitation. Qui sont les acquéreurs de telles demeures ? Est-ce difficile à entretenir ? Reportage dans l’arrondissement de Nogent.
Nogent- le- Rotrou.
Ils cherchaient une maison plus grande. Ils ont eu le coup de foudre pour cet ancien moulin rénové. « Je n’ai pas mis cinq minutes avant de me décider. Ça a été un véritable coup de coeur » , raconte Annette Epinette, propriétaire du moulin depuis 30 ans avec son mari.
Depuis la route on ne peut pas voir la porte d’entrée située quelques mètres en contrebas car la maison est enterrée : « La route est située au ras du plafond de la salle à manger » . La roue du moulin a été enlevée mais des poutres de la structure initiale subsistent dans la cuisine. Ce détail a fait mouche pour cette fille de menuisier. De gros travaux
Les moulins transformés en habitation sont sujets à une très forte humidité. Avant qu’ils arrivent dans le bâtiment, d’importants travaux de restauration ont été entrepris par les anciens propriétaires. « Ce n’était pas possible d’y vivre. Ils ont fait bloquer la route pour tout drainer autour de la maison et le ruisseau qui servait pour le moulin a été dévié » , explique la propriétaire.
Réalisés il y a une quarantaine d’années, ces travaux colossaux n’ont pourtant pas égratigné le lieu. C’est une nouvelle étape dans un bâtiment vieux de plusieurs siècles. Certaines pièces de la maison dateraient de XVIIe siècle. Sur une pierre, un habitant y a laissé une trace en y inscrivant l’année « 1726 » . Cette histoire a tout de suite plus à Annette Epinette : « J’ai toujours aimé les maisons de caractère avec un vécu. Une maison neuve n’a pas d’âme » . Ne pas le laisser se dégrader
Depuis qu’ils habitent ici, ils coulent des jours heureux. Avec son mari et leurs amis, ils profitent des 4 000 mètres de terrain bordant le ruisseau. C’est la chose la plus difficile à entretenir dans la maison. Mais à presque 70 ans et plusieurs décennies passées ici ils veulent passer la main.
La maison est mise en vente depuis trois mois pour 353 000 €. Pour l’instant, pas d’acquéreur à l’horizon mais Annette Epinette n’est « pas pressée. Ça ne m’affole pas » . Si elle quitte cette maison elle en aura pourtant « gros sur la patate. On quitte le moulin par soucis de ne pas le laisser se dégrader » .