Incidents entre voisins : que faire ?
L’été est propice aux soirées animées au coin du barbecue, au bricolage le dimanche ou encore au brûlage des déchets verts. Les sujets de discordes entre voisins ne manquent pas. Que faire ?
Mamers. Des « on s’en bat les (parties basses) » en veux-tu en voilà, des règlements de compte sur fond d’histoires entre couples, des menaces - « C’est pas grave, je vais revenir, défoncer la porte et je vais rentrer » . Un complice prend la parole mais se prend en retour un « Ferme ta g… » , avant de poursuivre : « Vous pouvez crever tous les deux, je m’en br… » Vulgaires
Installés à une table de jardin, ces nouveaux voisins, alcoolisés, oublient qu’ils ne sont pas seuls.
Agacé par leur comportement, ce Mamertin a fini par faire rentrer ses enfants dans la maison. « Ils sont vulgaires, parlent fort et je ne veux pas que mes enfants entendent ces grossièretés » , lâche, fâché, ce père de famille qui a préféré lui aussi se réfugier à l’intérieur, plutôt que d’aller « (se) prendre la tête inutilement » . Gendarmerie
En contrebas, une mère de famille passe son temps à crier. « C’est la même chose dès qu’il fait beau. Les fenêtres sont ouvertes et tout le monde profite des remontrances qu’elle fait à son fils. » La voix porte. Visiblement, cette Mamertine ne s’en rend pas compte.
Souvent appelé pour faire appliquer son pouvoir de police, le maire Frédéric Beauchef est parfois impuissant. Récemment, il est intervenu, place de la République pour un différend entre deux personnes d’un même logement.
« J’y suis allé pour essayer de calmer les choses, racontet- il. Mais quand j’ai sonné, personne n’a répondu. »
L’élu a alors contacté les gendarmes. « Mais c’était fini, tout était rentré dans l’ordre. Et les forces de l’ordre ne peuvent pas entrer en action si rien ne se passe » , regrette-t-il.
Dans cette situation, l’une des personnes concernées présentait des troubles psychologiques. « Avec ces personnes, on peut régler la situation sur le moyen terme. Dans le feu de l’action, c’est difficilement gérable. »
« Les gens de bonne foi peuvent parfois se laisser aller, faire du bruit. Ils reconnaissent facilement leurs torts et tout rentre rapidement dans l’ordre. » Communication
Avec l’arrivée de l’été, les grillades entre amis se multiplient. Souvent dans la bonne humeur. Mais les soirées ont tendance à s’éterniser et les voisins n’en profitent pas vraiment.
« Avant toute chose, j’aimerais rappeler que les nuisances ne commencent pas à 22 heures. Elles peuvent avoir lieu la journée comme le soir. »
Frédéric Beauchef invite les « fêtards » d’un soir à prévenir leurs voisins. « Pour que les barbecues se passent dans la joie et la bonne humeur, il suffit de respecter quelques règles de bonne conduite. Quand on sait qu’on va faire du bruit, on prévient les voisins par un petit papier dans la boîte aux lettres, ça permet de faire dégonfler la chose. »
Les élus peuvent être appelés n’importe quand. Ils se rendent sur place quand ils peuvent. « Mais le week-end, c’est plus délicat. Et les heures d’intervention pour les élus ou les militaires sont plus compliquées. »
Le civisme doit l’emporter. « On a le droit de prendre du bon temps. Mais il faut toujours penser qu’on a des voisins, qu’il faut être tolérant. »
« L’idéal, résume le maire, est de ne pas faire subir aux voisins ce qu’on n’aimerait pas qu’on nous fasse subir. »