Ce sont les plus anciennes communes du Perche
À l’origine, la région du Perche était couverte par une immense forêt délimitant les territoires des peuplades gauloises alentour. Les premiers Hommes s’y sont installés il y a plusieurs siècles, mais pas à Mortagne ou Bellême comme on pourrait le croire.
Perche. Les paroisses (devenues communes pendant la Révolution) sont nées des implantations successives, au coeur de ce massif, de populations celtes, gallo-romaines, puis saxonnes. À ce titre, tous nos villages ont une origine très ancienne. Le lointain passé de certains d’entre eux nous est mieux connu en raison de découvertes archéologiques. Tel est le cas, exemples situés aux environs de Mortagne, de Corbon, Sainte-Céronne ou Villiers-sous-Mortagne.
Epoque Romaine
Couverte de verdure, parcourue de cours d’eau, la région percheronne propose, au nombre de ses richesses, quelques-unes des plus belles forêts de France : Bellême, Réno-Valdieu, PercheTrappe et Perseigne, vestiges d’une histoire très ancienne. Les premières communautés humaines de notre région se sont, en fait, installées au milieu d’un vaste massif originel, désigné par les auteurs sous le nom de Sylva pertica. De nombreux silex taillés, aujourd’hui déposés dans les musées ou au dépôt archéologique d’Alençon, attestent de ces populations installées en diverses clairières.
Ces communautés émanaient des peuples gaulois alentour, établis autour d’Évreux ( Éburovices), d’Essay et de Séez (Essuéens), du Mans (Cénomans) et de Chartres (Carnutes). Des populations gallo-romaines, puis saxonnes vinrent les rejoindre entre les Ier et IIe siècles.
En raison des invasions barbares et des destructions intervenues au IXe siècle, les traces de ce passé s’avèrent assez rares. Outre les silex, des pièces de monnaie, des médailles à l’effigie des empereurs romains Auguste et Tétricus, des tessons de poterie ont été exhumés par les archéologues. Aux environs de Mortagne, les vestiges de quelques sites importants, domaines ruraux ou hameaux gallo- romains ont également été découverts, près de Mauves et Corbon au XIXe siècle, plus récemment à Sainte-Céronnelès-Mortagne et à Villiers-sousMortagne.
Sainte-Cèronne
Au nombre des paroisses primitives, il convient d’inscrire Sainte-Céronne-lès-Mortagne, attestée au Ve siècle. Son nom perpétue le souvenir de l’évangélisation d’une communauté villageoise par Céronne, jeune femme originaire de Corneilhan (actuelle commune du département de l’Hérault). Céronne fonde un monastère en un lieu connu sous le nom de Montcacune. Elle fait édifier une chapelle.
L’église paroissiale actuelle, d’époque romane, atteste de la continuité du culte suscité par cette sainte et de la ferveur populaire dont elle a fait l’objet, traduite par un pèlerinage qui s’est prolongé jusqu’au milieu du XXe siècle. En mémoire de cette première figure du christianisme dans le Perche, la nouvelle paroisse de Mortagne porte le nom de « Sainte-Céronne ».
Corbon
Situé au bord de l’Huisne, Corbon, petit village voisin de Mauves-sur-Huisne, était considéré comme la capitale du comté du Corbonnais qui relevait du pays d’Exmes. Un personnage reconnu par les souverains mérovingiens et carolingiens, devait, depuis Corbon, exercer son autorité sur la région.
Au IXe siècle, Corbon est dévasté par les Normands. Les habitants et leurs seigneurs choisissent dès lors le site de Mauves pour assurer leur défense à partir d’un puissant château qui, au Moyen Âge, contribue au contrôle de la vallée de l’Huisne. Mais le terme « Corbonnais » va cependant continuer à désigner notre région jusqu’à la création du comté du Perche, en 1114 par le comte Rotrou.
Villiers-sous-Mortagne
À Villiers- sous- Mortagne, commune aujourd’hui peuplée de 311 habitants, ont également été retrouvés des vestiges de l’époque gallo-romaine. Des fouilles archéologiques datant du XIXe siècle ont révélé au lieudit « La Simonière », l’existence d’une villa (nom latin désignant ici un domaine agricole). Plus récemment, au milieu des labours, les archéologues, par photographie aérienne, ont repéré les traces de bâtiments disparus. À la fin du XIXe et au début du XXe, des fouilles avaient permis d’exhumer des restes de poteries, de tuiles, de briques. Un fragment de mosaïque, une broche en bronze et une pièce de monnaie ont daté le site du IIIe siècle. Quelques indices confirment l’existence de thermes.
En raison des découvertes qui y ont été effectuées, Sainte-Céronne, Corbon, Villiers- sous- Mortagne, sont trois exemples attestés de « l’ancienneté » de nos villages. Il est probable que d’autres vestiges ou documents restent à découvrir qui nous en apprendront encore beaucoup sur le Perche et son histoire.
PRATIQUE
Documentation à consulter : Histoire du Perche, par Philippe Siguret, et Cahiers percherons (Éditions Amis du Perche).