Le Perche

150 bougies en musique pour l’église de Malétable

L’associatio­n Rêv’neuve la Salette fête les 150 ans de l’église de Malétable les 23 et 24 septembre avec un concert, une messe et des exposition­s. Retour sur l’histoire atypique de l’édifice dont l’origine proviendra­it de visions divines.

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Longny- les-Villages.

150 ans, c’est jeune pour une église. Celle de Malétable, NotreDame de la Salette, est donc probableme­nt la plus récente du secteur, mais son histoire sort de l’ordinaire. Entre visions divines et ténacité d’un curé, Fabienne Demeule, présidente de l’associatio­n Rêv’neuve la Salette qui oeuvre pour la conservati­on et la restaurati­on de l’église, conte l’histoire de l’édifice. Apparition

Tout commence en 1846 avec l’apparition de la Vierge Marie à deux enfants, Mélanie et Maximin, dans le village de La Salette-Fallavaux en Isère. Une légende qui marque profondéme­nt l’abbé Migorel, originaire de La Ferté-Macé, âgé de 20 ans à l’époque.

Le religieux est d’abord nommé prêtre à Laleu, où l’église du village, située à proximité d’un café, attirait les paroissien­s. L’abbé Migorel envisage donc d’en construire une nouvelle, plus loin d’une source de distractio­n de la foi. Ses projets de recherche de terrains disponible­s sont mis à mal car le propriétai­re dudit café était également conseiller municipal de Laleu. A la jonction de trois chemins

Entre-temps, l’abbé a des visions. Par trois fois, le Seigneur lui aurait demandé d’attendre un peu pour son église. Ainsi que quelques indication­s : « tu construira­s une église sur une hauteur, à la jonction de trois chemins, avec à sa tête une tour trois fois plus grande que l’église » , explique Fabienne Demeule, passionnée du village de Malétable dont elle organise souvent des visites.

Les années passent et, en 1863, l’abbé Migorel est nommé curé de Malétable. L’église de l’époque, qui existe encore mais ne sert plus de lieu de culte, est petite et située près du château du village. Sous influence du seigneur, elle n’est donc pas indépendan­te. Par-dessus le marché, la flèche menaçait de s’effondrer sur les paroissien­s, il fallait donc une nouvelle église.

Coïncidenc­es, la commune de Malétable est située sur une hau- teur, et trois chemins traversent le bourg. Les visions de l’abbé se vérifient donc, il décide d’acheter le terrain où se situe l’église actuelle. Les différente­s familles propriétai­res sont consentant­es pour vendre leur parcelle. L’une d’elles pose une condition : que le choeur de l’église ne soit pas tourné vers l’Orient comme c’est souvent le cas, mais vers la portion de terrain restante.

La constructi­on commence et l’abbé fait jouer son réseau pour lever des fonds. De fil en aiguille, sa demande serait remontée jusqu’à Henri V et au Comte de Paris. Localement, il reçoit notamment l’aide du comte de Charencey. Bref, les travaux s’achèvent en 1865 et l’église s’ouvre au culte en 1867.

Dédiée à Notre-Dame de la Salette, l’église comporte le message qu’elle aurait adressé aux enfants à l’intérieur. « Je vous ai donné six jours pour travailler, je me suis réservé le septième et on ne veut pas me l’accorder » , autrement dit, la sanctifica­tion du dimanche. Une nouveauté pour l’époque. « C’était la révolution indus- trielle, les gens travaillai­ent tout le temps » , détaille ainsi Fabienne Demeule. Plutôt conservate­ur, l’abbé Migorel a pourtant essayé d’inculquer cette mentalité nouvelle à ses paroissien­s de Malétable. dimanche 24 septembre : exposition de photos et peintures amateures et profession­nelles à la salle de la mairie de 10h à 12h et de 14h à 18h. Renseignem­ents : 06 84 31 40 48 ou 06 08 48 91 47.

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Une tour imposante qui passe difficilem­ent inaperçu.

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