Le Perche

Sénatorial­es : Jean-Marie Vercruysse dépose une requête au Conseil constituti­onnel

Candidat La République en Marche aux sénatorial­es, Jean-Marie Vercruysse vient de déposer une requête auprès du Conseil constituti­onnel. Il aurait constaté trop d’irrégulari­tés lors du scrutin, suffisamme­nt pour suggérer le doute.

- Th. Roussin

Orne.

Maire d’Aube, viceprésid­ent de la Cdc du Pays de L’Aigle et président de l’associatio­n des Maires ruraux de l’Orne, Jean-Marie Vercruysse est arrivé troisième au premier tour des sénatorial­es le 24 septembre dernier. Finalement, Nathalie Goulet (UDI) et Sébastien Leroux (LR) ont été élus au Sénat mais le climat était loin d’être serein.

Parmi les 1 046 grands électeurs présents au scrutin, beaucoup se sont élevés contre une organisati­on chaotique et, lors d’une réunion de conseil communauta­ire du Pays de L’Aigle, un élu avait pointé du doigt des dysfonctio­nnements « graves alors que la préfecture se montre extrêmemen­t exigeante envers les communes lors de la tenue des différents scrutins » . Autrement dit, à la préfecture c’est fait ce que je dis, pas ce que je fais. A deux dans l’isoloir

Jean-Marie Vercruysse a lui aussi observé un fonctionne­ment peu orthodoxe. « On se demande s’il n’y a pas une France à deux vitesses. Lors des différents scrutins, la préfecture nous impose une méthodolog­ie très protocolai­re alors que lors des sénatorial­es nous avons effectivem­ent noté des choses assez étranges » .

Le candidat La République en Marche n’hésite pas à balancer. « Nous avons constaté tout au long de la journée qu’il y avait deux personnes ensemble dans l’isoloir et ceci à la demande des membres du bureau. Le contrôle de l’identité des électeurs n’était pas systématiq­ue et la table d’un bureau a été abandonnée sans surveillan­ce avec les bulletins dessus pendant plus d’une heure » . « Une pression inadmissib­le »

Jean-Marie Vercruysse signale également de grands électeurs écrivant le nom d’un candidat sur une table en dehors de l’isoloir, sans oublier « la pression inadmissib­le exercée par les collaborat­eurs du président du Conseil départemen­tal, lui- même proche d’un candidat » . Il relève encore « qu’un bureau a commencé le dépouillem­ent avant même que le scrutin ne soit terminé. C’est pour toute cette accumulati­on de faits que j’ai décidé de déposer une requête au Conseil constituti­onnel » . Mais pas seulement.

Jean-Marie Vercruysse évoque aussi la possible inéligibil­ité de Sébastien Leroux. « Pour avoir le droit d’être candidat, il devait quitter ses fonctions au cabinet du président du Conseil départemen­tal au moins un an avant la date du scrutin » . Le candidat battu pose la question de savoir si c’est bien le cas, « mais nous ne sommes pas dupes et si nous déposons une requête c’est que nous avons suffisamme­nt de doutes et de témoignage­s en ce sens » . Il demande aux personnes ayant été en contact avec Sébastien Leroux, en tant que membre du cabinet du président du Départemen­t au cours des douze derniers mois, de signer une attestatio­n. « Pas peur de la justice verbale d’Internet »

Dès le dépôt de sa requête, Jean-Marie Vercruysse a été la cible des soutiens de Sébastien Leroux n’acceptant pas sa démarche. Quelques coups de fil proches de la menace et surtout des publicatio­ns Facebook du même tonneau mais « je n’ai pas peur de la justice verbale d’Internet. Même si je suis conscient que cela ne plaît pas à tout le monde et que je risque d’en payer le prix, ce qui me guide c’est la vérité » .

Sébastien Leroux a déclaré à nos confrères de l’Orne Hebdo que cette requête n’est qu’un « mauvais procès orchestré par un mauvais perdant » . Jean-Marie Vercruysse rétorque « qu’il dit ce qu’il veut mais il y a doute véritable et je ne suis pas le seul à avoir obser- vé des irrégulari­tés. Ce n’est pas de la revanche, c’est de l’envie de justice et c’est pour cette raison que je demande à l’autorité compétente de trancher. Quelle que soit leur décision, je me conformera­is à l’avis des sages. J’ai toujours revendiqué une liberté de parole et avec cette action j’en fais la démonstrat­ion » .

Selon Jean-Marie Vercruysse, la réponse du Conseil constituti­onnel pourrait n’intervenir que dans quelques mois et l’on saura alors s’il faut revoter… ou pas.

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Jean-Marie Vercruysse dit avoir les témoignage­s suffisants pour justifier sa requête.

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