Le Sénat, un lieu privilégié de dialogue
S’il devait choisir entre la fonction de sénateur et celle de député, Jean-Claude Lenoir opterait pour le Sénat. Entre les deux assemblées, il existe une différence de taille dans la manière de travailler.
« Quand je suis devenu sénateur, la première fois que j’ai pris la parole dans l’hémicycle, mes collègues m’écoutaient. Cela peut paraître caricatural mais finalement pas tant que cela et c’est même assez révélateur. »
Avec le recul de dix-neuf ans passés à l’Assemblée nationale et six ans au Sénat, le Mortagnais évoque le rôle joué par les parlementaires. « Au Sénat, il y a un climat d’apaisement qui est favorisé par les lieux : les pentes sont plus douces, elles incitent au dialogue entre les formations politiques. Alors qu’à l’Assemblée nationale, les pentes sont brutales, tout y prête à l’affrontement. »
Lors des débats, il a parfois été amené à s’interroger sur la position à adopter. Celle des partis politiques, ou celle de l’élu qui a reçu un mandat des électeurs. Lui a souvent privilégié la deuxième option.
Un regret ? « Ne pas avoir été sénateur plus tôt et donc plus longuement. La façon dont travaille le Sénat correspond davantage à ma personnalité. C’est un lieu de réflexion et de recherche de consensus. »
Jean-Claude Lenoir a présidé la commission des affaires économiques du Sénat et la commission spéciale constituée pour le projet de loi égalité et citoyen- neté. « En tant que président, j’avais un rôle plus actif, une prise sur l’événement et des rencontres fréquentes avec les ministres que je faisais venir devant ma commission. »
Cet été, Nicolas Hulot, ministre en charge de la Transition écologique et solidaire, a ainsi été auditionné par sa commission. « Il nous a d’abord exposé sa méthode, qu’il veut pragmatique, concertée, transparente, et ses objectifs : garantir la prévisibilité, l’irréversibilité et la cohérence. »