Le Perche

L’arrivée des francs-maçons

La loge maçonnique d’Alençon aimerait créer une loge dans le Perche, en 2018. Une conférence publique est programmée le 8 novembre, au Carré du Perche. Éclairage avec Jean-François Beauchêne, président de la loge d’Alençon.

- Recueilli par Émilie JOUVIN

La loge maçonnique d’Alençon aimerait créer une loge dans le Perche, en 2018. Une conférence publique est programmée le 8 novembre, au Carré du Perche. Éclairage avec Jean-François Beauchêne, président de la loge d’Alençon.

Pourquoi créer une loge maçonnique dans le Perche ?

« Parce que la loge d’Alençon - qui compte 29 frères - est la seule existante dans l’Orne. Du côté de Mortagne, L’Aigle et jusqu’à Nogent-le-Rotrou, il y a un grand vide. C’est dommage car sur ce secteur, il y a des potentiali­tés : 200 lettres ont été envoyées à des gens susceptibl­es d’être intéressés pour nous rejoindre ».

Quels buts poursuiven­t les francs-maçons ?

« La franc-maçonnerie réunit des gens en quête de spirituali­té. Les francs- maçons souhaitent rendre le monde meilleur en aidant l’humanité à se développer. Être franc-maçon, c’est avoir une meilleure connaissan­ce de soi, des autres et du monde, pour répandre plus de lumière ».

La franc-maçonnerie estelle réservée à certaines classes sociales ?

« Si à l’origine les francsmaço­ns étaient essentiell­ement des nobles et des bourgeois, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Nous avons parmi nos frères des ouvriers, des artisans, des chauffeurs de poids- lourd… Tout le monde est le bienvenu, peu importent les origines et les croyances. Les francs-maçons excluent cependant les fondamenta­listes et les intégriste­s ».

De quelle manière travaille la loge d’Alençon ?

« Elle se réunit une à deux fois par mois. Les francs-maçons y réfléchiss­ent, partagent leurs expérience­s, apprennent à écouter les autres. On ne prend pas la parole à l’improviste, il y a des règles à respecter. La loge est un lieu d’échanges spécifique qui rassemble des gens qui ne se seraient probableme­nt jamais rencontrés ».

Comment devient- on franc-maçon ?

« La personne intéressée peut adresser une demande à la Grande loge de France. Elle peut aussi être contactée par un frère qui se découvre. Soumis au vote, pour être accepté

Elle est alors reçue par le vénérable maître, c’est-à-dire le président de la loge. Le profane - également visité par les frères qui composent la loge - doit répondre à un certain nombre de questions. Un vote permet ensuite de dire s’il est apte à nous rejoindre. Si oui, il est initié et intégré, après un rituel ».

En quoi consiste l’initiation maçonnique ?

« C’est un travail constant pour une évolution intellectu­elle, morale, et spirituell­e. Cela passe par la lecture et l’écoute. Le franc-maçon s’imprègne des autres mais travaille aussi avec sa propre intimité, car l’essentiel est à l’intérieur de soi. Au fil de sa progressio­n, il franchit des grades : apprenti, compagnon, maître. C’est une démarche initiatiqu­e vers un humanisme éclairé ».

Pourquoi ne pas avoir de loge mixte ?

« C’est vrai que nous appartenon­s à une obédience - la Grande loge de France - dans laquelle les femmes et les hommes se réunissent chacun de leur côté. Dans nos ateliers respectifs - car les femmes ont leur place, avec la grande loge féminine d’Alençon - nous nous mettons à nu, nous dévoilons nos émotions profondes. Loge masculine

Cette introspect­ion ne doit pas être perturbée ou faussée par un mécanisme de séduction. La loge que nous créerons dans le Perche sera ainsi réservée aux hommes ». Où sera-t-elle située ? « À Mortagne-au-Perche. Si le projet se concrétise - il est soumis à un certain nombre d’acceptatio­ns - nous chercheron­s un lieu privé dans lequel nous pourrons installer notre temple ». Pourquoi tant de secrets, autour de la franc-maçonnerie ?

« Nous ne sommes pas secrets mais discrets. L’Histoire, en France, a contraint à cette discrétion : le complot judéomaçon­nique, mythe accusatoir­e désignant une supposée collusion entre le judaïsme et la franc-maçonnerie, a conduit à la persécutio­n et à la déportatio­n de nombreux frères pendant la Seconde guerre mondiale. Mais la grande loge de France a aujourd’hui pignon sur rue et organise de nombreux événements. Le seul secret que nous avons, c’est le partage du transcenda­ntal qui nous rassemble ».

Certains accusent la franc- maçonnerie d’être une secte…

« En réalité c’est tout l’inverse. Chez nous, on rentre difficilem­ent et on sort facilement… ».

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 ??  ?? Au fil de sa progressio­n, le franc-maçon franchit des grades : apprenti, compagnon, maître (photo d’illustrati­on).
Au fil de sa progressio­n, le franc-maçon franchit des grades : apprenti, compagnon, maître (photo d’illustrati­on).

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