18 enfants cherchent des parrains
L’Udaf de l’Orne propose des parrainages de proximité. Ils permettent à des familles volontaires d’accueillir un enfant régulièrement. À Mortagne-au-Perche, une vingtaine de jeunes espère trouver un parrain.
Mortagne-au- Perche. « J’ai appris à reconnaître les légumes. J’ai aussi ramassé des mûres, mais la pluie s’est
mise à dégringoler » . Loïs, 6 ans, a les yeux plein d’étoiles, lorsqu’il narre ses samedis chez Nathalie et Philippe Bérard. Depuis septembre, le petit Mortagnais bénéficie du dispositif « parrainage de proximité » . Mis en place par l’Udaf (Union départementale des associations familiales) de l’Orne, il permet à des enfants d’avoir accès à un complément de culture, d’activités et de loisirs au sein d’une famille volontaire.
Des choses simples
Au Pays de Mortagne- auPerche, 18 jeunes aimeraient ainsi trouver un parrain. Âgés de 3 à 14 ans, ils vivent dans des familles qui sont « en quête de
soutien » , explique Amandine Sergent-Martel, responsable de l’action familiale pour l’Udaf. Ce peut être des foyers limités financièrement, dépourvus de moyens de transport, ou simplement des mamans qui « ont
besoin de souffler » . Comme Nathalie Chanteloup : « Ce serait un soulagement, si un parrain voulait bien s’occuper d’un de mes enfants de temps
en temps » , confie la mère de six enfants (21, 17, 11, 10, 8 et 7 ans).
À l’inverse, pour la famille d’accueil, les moments partagés avec l’enfant sont une pause, une parenthèse ludique. « Le week-end, habituellement, on tond la pelouse, on entre- tient la maison, on bosse ! Mais, quand Loïs est là, on fait des jeux de sociétés, on joue aux Lego, on improvise des sorties » , témoigne Nathalie Bérard.
Elle et son époux sont la deuxième famille d’accueil à s’être proposée auprès de l’Udaf. « La jeunesse a un potentiel fou, mais certains enfants ont besoin d’un peu plus d’aide que d’autres » , observe le couple qui a toujours été « branché
éducation » . Les agriculteurs, parents de quatre enfants (devenus grands, le plus jeune a 17 ans), ont à coeur « d’ouvrir
l’univers » du petit garçon dont ils ont la garde un après-midi tous les 15 jours. Avec Loïs, ils ne font « rien
d’exceptionnel » , mais les parties de pétanque, ramassage de noix ou initiation à la cuisine font « prendre l’air » à l’enfant. « Ce n’est pas compliqué et sans contraintes » , commente Nathalie Bérard.
Constat partagé par Jérôme Dieudonné, premier parrain à s’être manifesté auprès de l’Udaf. Depuis six mois, le Mortagnais accueille - avec sa femme, Bénédicte - le jeune Raphaël, 10 ans. « Nous l’avons emmené à des concours d’équitation et à la cueillette aux champignons » , rapporte le volontaire. Père de quatre enfants ( 17, 14 12 et 6 ans), Jérôme Dieudonné offre à son filleul des « moments
simples » , où le conflit et les cris n’existent pas.
Relation privilégiée
Le dispositif « parrainage de proximité », en réflexion depuis plusieurs années dans l’Orne, a été lancé fin 2016. Si de nombreux enfants ont été identifiés au Pays de Mortagne-au-Perche, l’Udaf peine à recruter des parrains. « Le dispositif n’est pas assez connu » , déplore Amandine Sergent-Martel. Pourtant, devenir famille d’ac
cueil est à la portée de tous : « Il peut s’agir d’une famille avec des enfants mais pas seulement. Les retraités, couples sans enfants, célibataires ou étudiants peuvent faire de très bons parrains » , signale la responsable de l’action familiale. Entre le parrain - « qui ne remplace pas la famille mais vient en complément de cette dernière » et l’enfant, s’instaure une « relation privilégiée » . Avec à la clé des petits et grands bonheurs et un enrichissement mutuel. « On reçoit plus de joie que l’on n’en donne » , assure Jérôme Dieudonné.