Ces seniors qui meurent chez eux
Après la mort, chez elles, de plusieurs personnes âgées à Nogent-le-Rotrou, la question de la fin de vie est relancée. Certains seniors souhaitent mourir chez eux, d’autres choisissent des établissements spécialisés.
En un mois, la Ville a connu deux décès de seniors chez eux. Le mardi 10 octobre dernier, le corps d’une femme de 85 ans avait été découvert à son domicile, rue des Bouchers. Sans vie. C’est une voisine qui avait alerté les secours, inquiète de ne plus voir cette personne.
Nogent- le- Rotrou.
« De plus en plus fréquent »
Sur place, le même modus operandi, gendarmes, sapeurspompiers et identification criminelle font les premières constatations. La cause de la mort naturelle est privilégiée.
Mercredi 13 septembre, c’est au tour d’un homme d’être découvert mort à son domicile, rue Paul-Deschanel. Une personne âgée de 78 ans qui n’a pa pu être réanimée et qui est décédée sur place. Cette foisci, c’est l’aide à domicile qui a donné l’alerte.
Ces deux cas relancent la question de la fin de vie. Avec une question centrale : choisir le lieu de sa mort, est-ce vraiment possible ? Mort naturelle ou accidentelle, selon une source proche de l’enquête, « ce type de décès à domicile va se répéter assez souvent dans le futur » . « Passer les derniers instants chez soi »
A Nogent-le-Rotrou, on est conscient du vieillissement de la population. C’est pour cela que la Ville a lancé, il y a peu, le chantier de reconstruction d’un Ehpad ( NDLR : Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) sur le site du centre hospitalier. Celui-ci sera livré en octobre 2018.
Mais, malgré les infrastructures, chacun a le droit de « mourir » où il veut. Selon l’étude de l’ONFV (Observatoire national de la fin de vie), seulement 25 % des décès surviennent à domi- cile, alors que 81% des Français souhaiteraient « passer leurs derniers instants chez eux ». En se disant qu’en mourant chez soi, la personne est plus entourée de sa famille et de ses amis que si elle est à l’hôpital. Personne seule Sauf que voilà, pour cette femme qui travaille dans l’aide à domicile sur l’arrondissement nogentais, « le problème, c’est que certaines personnes seules n’ont plus de famille dans la région. Le mari ou l’épouse décédé( e), la personne n’est plus vraiment en capacité de se gérer seule. Nous ne pouvons absolument pas combler ce manque affectif car nous avons de nombreuses personnes âgées à aider au domicile ». Le rythme de travail, souvent intense, se résume aux soins et à quelques paroles réconfortantes. Et ce, malgré l’amour du métier.