Le Perche

Il va photograph­ier une expédition très attendue pour sécuriser la voie d’accès au sommet de l’Everest

L’Ice Fall du Khumbu est un passage obligé pour gravir l’Everest. Mais il est aussi très meurtrier. Pour trouver une alternativ­e à cette voie, une expédition doit avoir lieu en mai, au Népal. Un Percheron, Jamayang Morvant-Rimbault, sera de la partie.

- • Vincent GUERRIER

Le glacier Khumbu est aussi connu qu’il est effrayant. Situé dans l’ascension de l’Everest (8 849 mètres), au Népal, il est un passage obligé pour les près de 500 alpinistes qui tentent l’ascension chaque année, grâce à des permis délivrés par les autorités népalaises. Ce glacier, dit l’Ice Fall, est une cascade de glace comportant de très nombreuses crevasses. « Il y a de gros séracs de plusieurs tonnes, qui menacent de tomber à cause du réchauffem­ent climatique notamment. C’est la partie où il y a le plus de morts », résume Jamayang

Morvant-Rimbault.

Ce jeune lycéen de 16 ans vit entre les Vosges et le Perche, où son père réside toujours, à Perche-en-Nocé. Ce dernier, Sylvain Morvant, architecte, est un ami de Marc Batard, une légende de l’alpinisme français, qui restera le premier homme à gravir l’Everest en moins de 24 h (22 h 39), en solitaire et sans oxygène. « Mon père a déjà fait l’Everest avec Marc. Depuis quelques années, Marc Batard a trouvé le moyen de contourner la cascade de glace. Et il m’a proposé de l’accompagne­r au mois de mai pour photograph­ier cette expédition», résume le jeune homme, qui n’a pas hésité une seule seconde.

De la fia ferrata

Passionné de photograph­ie, Jamayang a déjà quelques expérience­s de photograph­ie animalière­s, avec des commandes passées par des clients. C’est naturellem­ent un amoureux de grimpe et de montagne, qui se prépare tous les jours, avant de rejoindre le Népal, où il doit arriver le 1er mai.

Toute l’équipe du projet se mettra ensuite en ordre de marche pour rejoindre le camp de base, à plus de 5 500 mètres d’altitude. C’est au-dessus du camp et jusqu’à 7000 mètres qu’il faudra créer cette nouvelle voie, la « teamwork Marc Batard ». «Ce sera de la via ferrata, c’est-à-dire que nous allons percer des trous, coller des barres de fer, afin de pouvoir être assurés tout le temps. Ce sera une révolution pour l’Everest, puisque les Sherpas sont souvent payés pour remplacer des cordes fixes. Mais c’est très dangereux, avec les échelles également au dessus des crevasses. »

Au milieu des cadavres

Si l’Everest n’est pas, selon Jamayang, « une montagne très difficile à grimper», ce sont bien les mouvements du glacier qui créent du danger pour les alpinistes, toujours plus nombreux à vouloir se frotter à ce mythe. « Beaucoup d’alpinistes disent que quand on monte l’Everest, on grimpe à côté des cadavres. La montagne est toujours dangereuse, il ne faut jamais la sous-estimer. »

En tant que photograph­e, le jeune homme a pour mission de montrer le travail de l’équipe, notamment avec le matériel des sponsors qui ont investi dans cette entreprise de sécurité pour l’Everest. Il devrait également percer et coller quelques barres de fer dans le glacier. « Un documentai­re sera réalisé sur l’expédition, mais il est possible que je fasse l’interview de quelques Sherpas, qui sont globalemen­t très contents de savoir qu’une voie sécurisée va voir le jour. »

On espère que l’expédition soit couronnée de succès, et que Jamayang revienne avec des images plein la valise.

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