Après les deux morts par balle, les chasseurs de l’Orne veulent renforcer la sécurité
Suite aux deux accidents de chasse mortels, survenus dernièrement dans le Département de l’Orne, la sécurité ne pouvait être qu’au coeur du débat, lors de l’assemblée générale, présidée par Christophe de Balorre, qui se tenait au Carré du Perche samedi 20 avril, une nouvelle fois, elle a fait salle comble…
L’assistance composée d’élus venus en nombre (Jean-Claude Lenoir, Virginie Valtier, Sébastien Jallet, Laurent Beauvais, Véronique Louwagie, Olivier Bitz, des maires de l’Orne et des chasseurs bien évidemment) a été invitée par le Président à observer une minute de silence à la mémoire des deux victimes d’accidents de chasse.
De nouvelles formations
Les accidents de chasse ont été divisés par 5 en 20 ans. «Pourtant, la chasse Ornaise est en deuil, suite aux 2 décès consécutifs, récents», déplore Christophe de Ballore.
«Les enquêtes sont toujours en cours, les causes exactes ne peuvent donc être dévoilées à ce jour », insiste le Président.
Pour lui, il convient donc de respecter scrupuleusement les règles de sécurité déjà établies telles que les consignes de base : port du gilet fluo pour la chasse au gros gibier, pose des panneaux de signalisation temporaire, l’identification parfaite de l’animal avant le tir, alors que« Des tirs précipités sur des cibles non identifiées se produisent encore», regrette fortement le Président avant d’ajouter «de nouvelles formations pour les organisateurs de chasse vont être mises en place.» Autres consignes à respecter « pas d’armes à bretelles dans les chasses collectives, le tir fichant (et non rasant) est obligatoire, les tirs multiples sont également à éviter, de même que les tirs dans la traque et autour des parcelles en cours de récolte.
Marquage des angles
Aussi, 10 000 piquets ont été commandés pour renforcer le marquage des angles de 30°. En effet, s’il est interdit de tirer dans l’angle des 30° depuis 2002 (pour éviter de tirer sur son voisin de ligne), la matérialisation de ces angles est optionnelle. « Soyez extrêmement prudents, respectez les règles de sécurité, prenez vos dispositions pour une meilleure estimation de l’environnement », sermonne la Fédération départementale des chasseurs, avant que de nouvelles directives soient instaurées au mois, lors de la validation du plan cynégétique avec le préfet.
Un partenariat a été signé entre la FCO et le Centre de Tir d’Argentan pour une meilleure prévention. Trois drones à détection thermique pour le comptage, la nidification vont être opérationnels. «La FCO a retenu prioritairement formation et pédagogie », rembobine Yves L’Honoré, technicien de chasse.
Bilan pour la saison 2023/2024
Il est à noter une forte mortalité de lièvres, pour la perdrix les prévisions ne sont guère plus encourageantes, elle réagit mal aux changements climatiques et aux pratiques agricoles.
Les voyants sont au vert pour la bécasse, sa population est stable et se porte bien, de même pour le gibier d’eau qui est très abondant et diversifié. Le Président de la FCO saisit l’occasion pour rappeler l’une des consignes de sécurité qui a toute sa raison d’être compte tenu du contexte actuel « l’utilisation du plomb est interdite à 100 mètres des lieux d’habitation ».
Quant aux blaireaux, une régulation est constatée. Le rapprochement avec l’association Sirene.tech permet de mieux les géolocaliser.
Quelques chiffres sur l’actu chasse
L’effectif des chasseurs est en baisse de 2,3 %, leur moyenne d’âge est de 53 ans.
Pourtant, le taux de réussite au permis est de 76,8 %, soit supérieur à la moyenne nationale. Des sessions d’examens le samedi sont préconisées par l’Office Français de la Biodiversité, ce qui pourrait inciter à vouloir passer cet examen.
Une formation décennale a été mise en place qui permet d’effacer les mauvaises habitudes, tous les chasseurs seront formés en moins de 10 ans.
Côté Finances, la situation est saine, le résultat de l’exercice arrêté le 30 juin 2023 a été directement affecté au compte de Réserves, soit un excédent de 665 756 € (en raison des aides de l’état pour un montant proche des 500 000 €). L’ensemble des résolutions a été accepté.
« La chasse est un moyen de se connecter à la nature, pourtant, elle est menacée à tous les niveaux », conclut avec amertume Christophe de Balorre.