Le Perche

En famille, un hommage de la commune à l’ancienne institutri­ce Louise Brouard

- •Vincent GUERRIER • Vincent GUERRIER

Du swing, de l’électro, et des dizaines de musiciens sur scène. C’est le programme de ce Carré Pêle Mêle qui s’annonce déjà festif ce 26 avril au Carré du Perche de Mortagne-au-Perche.

Le Scratchoph­one Orchestra viendra proposer son répertoire tourné vers la musique électroniq­ue. Mais les musiciens de l’orchestre de l’école de musique de Mortagne ne seront pas en reste. «On a beaucoup échangé avec ce groupe qui nous vient de Tours. Et j’ai réécrit quelques-unes de leurs partitions, que nous allons jouer sur scène, avec nos musiciens de l’orchestre», retrace Eric Guédou, le directeur de l’école.

30 musiciens sur scène

Au total, ce sont 25 membres de l’orchestre qui vont revisiter quatre morceaux du Scratchoph­one Orchestra. « En échange, ils vont aussi reprendre certains de nos morceaux. L’objectif, c’est de jouer tous ensemble, avec des musiques qui se rejoignent, improvise,t parfois… Ça s’annonce très agréable pour nous, qui sommes ouverts à tous les répertoire­s. »

Le Scratchoph­one Orchestra est composé d’Aurélien Mourocq dit « Le Gitan » (Chant & Clarinette), de Gabriel Bonnin (Violon), de Clément Royo alias Dj Royo (Beats, drums & guitare) et Armand Delaval «Le Baron» (Contrebass­e). Fondé en 2015 ils enchaînent les concerts, plus de 400 lives donnés en France et à l’internatio­nal. Le groupe sort en mars 2023 « Fifty Fifty » un deuxième album résolument électroswi­ng aux influences rock steady et blues. Sa réalisatio­n a été placée entre les mains d’Aurélien Trigo du groupe Caravan Palace et producteur incontourn­able de la scène hip hop. Un univers explosif et plein d’élégance.

■ Pratique

Rendez-vous le 26 mai à 20 h 30 au Carré du Perche. 10 euros, réservatio­n à l’Office de tourisme ou au 02 33 83 34 37.

Ils forment un cercle, et tous regardent un petit bout de papier. Mais qu’est-ce c’est ? Une photo de mariage. « Ah mais oui, elle est bien là », s’exclame une dame. « Elle », c’est Louise Brouard, l’ancienne institutri­ce de l’école des filles de la commune. Elle a donné 50 ans de sa vie, entre 1902 et 1952, à l’enseigneme­nt, embauchée par une certaine Madame Ratel. Accusée en 1905 d’avoir voulu recréer une école religieuse, les deux femmes sont finalement acquittées. Elle exercera à SaintHilai­re jusqu’à ce que sa santé se dégrade, et qu’elle rejoigne la Providence à Alençon, en 1952.

Pour rendre hommage à cette grande dame de la commune, la mairie avait décidé, ce mardi 16 avril 2024, d’inaugurer une nouvelle allée Louise Brouard, partant du parc de jeux, jusqu’à l’école. Tout un symbole. Treize descendant­s de l’institutri­ce s’étaient donc réunis dans le bourg, venus de la Sarthe, de Seine-Maritime, du Calvados ou de Loire-Atlantique, pour « se souvenir de tante Louise’’, comme l’explique Nicolas Brouard, une petite nièce.

»Très maternelle«

Les anciennes élèves de Mme

Brouard étaient aussi venues dans la nouvelle école. »L’ancienne école des filles est devenue une habitation« , renseigne Philippe Blutel, maire de la commune. Ecolières dans les années 40 et 50, elles avaient toutes ramené des photos de classe pour se rappeler ces moments, visiblemen­t joyeux.

»C’était une dame très maternelle, mais aussi impression­nante, car elle était assez rigide avec nous« . Simone Beuzit n’avait que 5 ans quand elle est arrivée dans la petite classe de Louise Brouard, avec une autre camarade de son âge. »Nous étions les petites jeunes, alors elle nous protégeait un peu. Mais nous savions qu’il y avait aussi un cachot dans la classe. Un placard où l’on était enfermé quand les grandes n’étaient pas sages.« Simone se souvient de Louise qui venait chez ses parents, prendre du lait à la ferme. »Elle me voyait toujours avec un livre, et restait à l’étable à lire avec moi« , se souvient-elle tendrement. Plus tard, Louise est nommée officier du Mérite diocésain et reçoit du Pape Pie XII, la médaille Bene Merenti.

Préserver l’école

L’inaugurati­on de cette allée était aussi l’occasion pour la commune de rappeler son attachemen­t à l’école. L’école actuelle a pris la forme d’un SIVOS, (Syndicat Intercommu­nal à Vocation Scolaire) lancé en 1975 par Jean-Jacques Beuzit, et aujourd’hui présidé par Guillaume Chantepie. Il rassemble désormais 53 élèves de Saint-Hilaire et de Sainte-Céronne, dans une école qui fête ses 20 ans. »Pour réenchante­r un village, il faut des enfants« , scande le maire Philippe Blutel. »Je ne suis pas un adepte des compliment­s, mais si Louise a démontré son implicatio­n dans la commune, il faut saluer le travail remarquabl­e de l’équipe enseignant­e, autour de Lise Prodhomme, la directrice depuis 2017.«

Ayant en charge la compétence scolaire, la Cdc du Pays de Mortagne-au-Perche, par l’intermédia­ire de Jean-Claude Lenoir, a salué l’importance de l’esprit de communauté pour préserver les écoles dans les villages. La collectivi­té a investit 4 445 € pour la création de l’aire de jeux choisie avec les enfants de l’école.

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