Le Perche

C’est quoi, ces baskets accrochées à un fil ?

Quartier Ledru-Rollin, à La Ferté-Bernard, une paire de baskets est suspendue à un fil, par ses lacets. Que font-elles là ? Qui les a accrochées ? On a enquêté sur ce mystère.

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A la sortie de la place Ledru-Rollin, à La Ferté-Bernard, pas de parapluies, ballons ou autres pots de fleurs suspendus, comme la Ville en a pris l’habitude chaque été pour agrémenter la rue piétonne du centre-ville mais... des baskets !

Là, suspendue par ses lacets, la paire de chaussures, de couleur noire et semble-t-il destinée à la gente masculine -même si la mode d’aujourd’hui tend plus vers l’unisexe-, trône au-dessus de la rue Thiers, accrochée à un câble électrique qui relie le restaurant La fleur de sel, au bâtiment qui loge les assurances Axa.

Les chaussures seraient apparues vendredi 12 avril matin, selon plusieurs passants, sans qu’elles n’aient été depuis, sauvées des airs.

Autant dire que cette éruption pose question : nombreux sont les passants à lever la tête en l’air. Et s’interroger sur le pourquoi du comment de cette « exposition » à ciel ouvert... Alors, nous avons tenté d’en savoir plus sur cette soudaine apparition.

« Je l’ai remarquée en allant au travail, mais je ne sais pas ce que ça signifie », remarque Raymond, installé au Balto, le bar du quartier. Quand son voisin, Patrick, n’y va pas par quatre chemins : pas très beau ! » « C’est

Art urbain, point de deal de drogue, perte de virginité ?

Sur cette coutume, qui viendrait tout droit des Etats-Unis et dénommée « shoes tossing » (lancer de chaussures, ndlr), plusieurs légendes urbaines circulent. Les uns l’assimilent à de l’art, quand d’autres évoquent une manière de signaler un quartier, autrement dit, un point de deal ou l’entrée dans le territoire d’un gang.

Jessica l’avoue : « J’ai entraperçu ça ce matin. Je n’ai pas fait plus attention que cela hier mais je me dis que ça m’a attiré l’oeil ce matin donc je l’aurais vu hier. »

Et de commenter : « On se croirait dans les ghettos aux Etats-Unis, comme dans les films. Est-ce que certains ont voulu copier ça, je ne sais pas ? » Pour Thierry, un Fertois, « c’est sans doute une mauvaise blague ».

Notre petite enquête ne nous aura pas permis de dénicher l’auteur de cette supercheri­e, ni de connaître ses motivation­s quant à cet accrochage peu ordinaire car dans certains pays, il est aussi synonyme de la perte de virginité.

Thierry, lui, pense déjà au propriétai­re des baskets en question... « Bon courage à la personne qui va vouloir les récupérer ! » se moquerait-il presque.

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