Avec leur dernier spectacle, les Microphones veulent conquérir Paris
Originaire de Mortagne-au-Perche, Guillaume accompagné de Pauline et Xavier a monté une troupe a capella entre chansons intergénérationnelles et revendication.
Pauline Auriol, Xavier Vilsek et Guillaume Nocture, sont trois comédiens, de générations différentes et jouent de ce conflit intergénérationnel un spectacle intitulé Confit de génération, (non il ne manque pas un L à confit).
Ce synopsis embarque le spectateur dans une émission de radio télévisée. Malgré quelques écarts, la programmation est composée de chansons française. « Aujourd’hui, lorsque l’on parle de variété française, pour la plupart du public, ce sont les années 1970 à 2000» explique Pauline, l’une des membres du trio. De la reprise à la parodie en passant par « l’improvisation », le spectacle ne cesse de captiver le spectateur.
Un trio d’artistes
La benjamine du groupe, en la personne de Pauline, se destinait à la littérature française en tant que chercheuse.
Après une prépa Hypokhâgne et khâgne, elle poursuit ses études avec une licence en lettre moderne en humanité, Histoire et philosophie. Ce sont pourtant les planches qui l’appellent, elle franchit les portes du cours Florent pour une spécialité comédie musicale. Dans ces cours, la jeune femme consacre 9 h par semaine à la danse, 9 h au chant et 9 h de théâtre hors répétition. Elle sort de cette formation et entre dans la vie active en 2020. Véritable touche à tout, la jeune artiste fonde sa compagnie de théâtre pour jouer Huit couteaux de Jean-Paul Sartre, elle écrit actuellement un album. Pauline s’investit dans plusieurs projets dont Le Dindon de Feydeau où elle rencontre ses deux acolytes.
L’enfant du pays
L’enfant du pays, Guillaume est né à Mortagne-au-Perche, très vite il intègre le conservatoire du XIXe et la Sorbonne pour des études de musicologie. Il obtient son prix et sa maîtrise en 2003, il entre donc dans la vie active et foule les planches du Carré du Perche avec la pièce Le petit bal perdu, d’après les chansons de Bourvil. Il reviendra sur ses pas en 2018 avec Ce soir j’attends Madeleine d’après les chansons de Jacques Brel. Musicien et chanteur dès l’âge de 15 ans, il anime des mariages et des baptêmes pour prendre de l’expérience et subvenir à ses besoins. Il crée des spectacles pour enfants qu’il joue de 2010 à 2020. Passé par diverses compagnies, il joue Le Dindon avec « Paupau et Xavier » comme il aime à dire.
Jean-Jacques Goldman
Outre ce spectacle, il prépare son retour sur les planches du Carré du Perche avec Il suffira d’un signe, d’après les chansons de Jean-Jacques Goldman. Un spectacle à retrouver le 9 novembre prochain. La troisième génération se personnalise en la personne de Xavier. Il se revendique comme le « vieux de l’histoire » et clame haut et fort être né en 1964. Se définissant comme un zigoto, ses quarante années de carrière, il les vit dans la musique, les spectacles, le cinéma, la télévision ou encore la publicité. Il rencontre Guillaume en 2017, avec lequel il joue plusieurs spectacles pour la jeunesse puis le duo devient un trio avec la rencontre de Pauline lors de la pièce Le Dindon. Née dans l’envie de travailler à trois, la passion commune de chacun aura eu raison de la composition de ce spectacle. « Ce que l’on voulait, c’est un spectacle léger, avec peu de matériel pour faciliter le déplacement et le plaisir de jouer a capella », explique Xavier.
Les Microphooones un spectacle musical
Pour Pauline, « le titre vient de Xavier, l’idée aussi, je trouvais ça génial. On s’entendait bien sur Le Dindon, donc c’est l’occasion de continuer la marrade, et comme on aime tous les 3 la chanson française, c’est parfait ». Pour créer ce spectacle, ils se réunissent une fois par semaine. « Chaque jour, on travaillait une chanson », indique Guillaume. Si dans un premier temps une énumération des chansons était prévue, le trio ne résiste pas à inventer une trame. « Pour nous amuser, nous avons inventé une histoire dans une Webradio », révèle Xavier. Concernant le choix des chansons, « Nous sommes partis de nos goûts personnels puis on s’est amusé à faire du générationnel ; c’en est devenu la trame du spectacle », développe Pauline. «Au début, on ne voulait faire que des reprises puis nous n’avons pas résisté à parodier, il faut de la surprise et du spectacle » indique Xavier. Si le spectacle était voué à de l’évènementiel, ce dernier s’est adapté aux planches des théâtres « C’est devenu un spectacle tout terrain, qui cible un public large». D’autres thèmes y sont développés, « On y parle de misogynie, si on peut envoyer un message en même temps» sourit Pauline.
En route vers la capitale
Le 2 mai prochain, la troupe présentera sa première à Chatelet-en-Brie dans la salle Le Manège. Seule date au compteur pour ce spectacle, la troupe espère convaincre les programmateurs de poursuivre l’aventure. «Ça va nous permettre de filmer, faire un dossier, on va auditionner sur Paris pour faire une saison », espère Xavier. Comme le spectacle est déclinable sous toutes les facettes, il peut se jouer tant à l’Olympia que chez un particulier. « Si on avait des sous, on ferait Avignon, mais ce n’est pas le cas », regrette Guillaume. « Si un particulier souhaite faire venir la troupe chez lui, il peut », s’amuse Guillaume. L’objectif, se faire connaître pour jouer une fois par semaine sur Paris et faire rire en chanson.