« Pas parler de nous seulement tous les 4 ans ! »
Le handisport n’a pas de secret pour Marie-Ange Biard, champion au riche palmarès. Alors que viennent de s’achever les jeux de Rio, il se livre avec passion.
C’est à 45 ans que MarieAnge Biard, habitant Pluduno, découvrait le cyclisme handisport. « En voyant l’énergie déployée par certains, j’ai voulu m’investir dans la discipline ». Malgré une luxation congénitale de la hanche, MarieAnge a toujours fait du vélo et continue d’ailleurs aujourd’hui à battre la campagne du haut de ses 77 ans.
Il participe à sa première course handisport à Roscoff, en 1985, puis au championnat de France à Riorges. Il fera même le tour du Mont-Blanc, 450 km, avec un groupe de personnes en situation de handicap, « c’est à cette occasion que j’ai découvert le courage de plus handicapés que moi. »
Des dizaines de courses
Durant vingt ans, il participera à dix-huit tours de France et dixhuit tours de Bretagne, section handisport vélo solo.
Mais sa grande aventure, celle qui l’a marqué et qui reste gravée dans son souvenir, c’est Atlanta, où il se rend comme supporter et accompagnateur en 1996 aux jeux paralympiques organisés aux Etats-Unis.
Sept coureurs cyclistes français solo étaient sélectionnés. Mais au départ de leur épreuve, deux d’entre eux auraient risqué la disqualification si le directeur technique et Marie Ange Biard n’étaient pas intervenus : « L’un avait un problème de couleur de casque non réglementaire, et l’autre pédalait avec un guidon dit, en corne de vache. Après des explications, les problèmes ont été résolus et la course s’est déroulée sans encombre. À la surprise générale, le coureur qui avait un guidon de forme différente a gagné la médaille d’or en Classe 1, j’étais pas peu fier de lui. »
La gloire
Aujourd’hui encore, la remise des médailles d’or aux coureurs français l’émeut: « Ces jeux d’Atlanta ont été un véritable déclic pour moi. C’était la démonstration d’une vraie leçon de courage qui m’a donné envie de parler du handisport et d’organiser des courses cyclistes. Ces performances sont obtenues par une volonté tenace, mais malgré leurs efforts pour sortir de l’ombre, les handisports ont souvent été oubliés. Mon rôle a été d’informer, de sensibiliser l’opinion, d’organiser des expos. Petit à petit, les athlètes ont réussi à faire parler d’eux tout en décrochant des records ».
L’ancien président et membre fondateur d’Handisport Saint Brieuc s’est trouvé une nouvelle passion : il collectionne et archive ces événements sportifs (photos, coupures de presse, souvenirs, panneaux d’expositions). Promoteur sans relâche, Marie Ange Biard souhaite « que l’on ne parle pas de nous, les handicapés, seulement tous les quatre ans. Des exploits sont accomplis au quotidien par les athlètes! »