Le Petit Bleu

Après le Mont-Blanc, il gravit le Toubkal à 73 ans

Lucien Lerondeau est de retour d’un trek dans le Haut-Atlas, au Maroc. Pour le Castin de 73 ans, l’objectif était de gravir les 4 167 m du plus haut sommet d’Afrique du Nord.

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Il y a un an, André Lerondeau portait les couleurs de Saint- Cast au sommet du Mont-Blanc. « Après le massif italien du Grand Paradis et le Mont-Blanc, je voulais faire un troisième sommet de plus de 4 000 m. J’ai hésité entre refaire une ascension dans les Alpes, ou tenter un nouveau sommet, dans un autre pays, raconte André, marcheur aguerri, touché par le virus de l’alpinisme à 15 ans. Après le sommet le plus haut d’Europe, je me suis dit que j’allais tenter le plus haut d’Afrique du Nord. Ce qui compte pour moi, dans mes aventures, ce sont l’échange et l’aventure humaine, plus que le côté sportif. Même si c’est bien de montrer qu’un senior est capable de faire le Toubkal. »

« J’ai encore de la marge »

Côté aventure humaine, le retraité castin n’a rien à redire. Bien au contraire. Il a choisi de se laisser guider par Terres d’Aventures, spécialist­e du trek depuis 40 ans. Convaincu par l’esprit d’aventure du voyagiste et les retours positifs d’autres randonneur­s, André se décide en juin. Ce sera le Maroc.

« Personne n’a vraiment été étonné de ma présence, poursuit-il. J’ai seulement dû expliquer à la plus jeune participan­te, une Suissesse de 20 ans, que ce trek sur des sentiers de cailloux n’avait rien d’un enfer, que le sommet, c’était une récompense. D’ailleurs, notre guide a eu l’occasion d’emmener un français de 87 ans sur le Toubkal, alors, j’ai encore de la marge. »

Néanmoins, l’aventure a nécessité des efforts physiques importants et une certaine endurance. « Le bivouac, c’était un peu rude, les matelas n’étaient pas très épais, sourit André. Mais l’organisati­on et l’encadremen­t sont top. Nous avions avec nous des muletiers et un cuisinier. Notre guide, Saïd, est un ancien berger, il connaît la montagne comme sa poche. Mais si j’ai un conseil à donner, il est préférable d’avoir fait un peu d’alpinisme, bien que l’ascension du Toubkal ne présente pas de difficulté­s techniques en particulie­r. »

Le Breton regrette cependant de ne pas avoir pris le temps d’une acclimatat­ion en moyenne montagne. Le grand marcheur, fidèle aux deux sorties hebdomadai­res de son club, dit s’être « contenté d’arpenter régulièrem­ent ses 10 ou 15 km de sentiers » . Mais ses sorties quotidienn­es auront sans doute permis à André de tenir la distance, tout au long d’un périple affichant des dénivelés positifs de 7 000 m sur dix jours et des descentes de 6 000 m, le tout dans les cailloux.

S’il ne fait pas de plans sur la comète, André pourrait tenter un quatrième sommet. De plus de 4 000 m, évidement. L’Italie, peut-être, avec le refuge le plus haut d’Europe. « Si je reste en forme. Mais j’aime les projets qui sortent de l’ordinaire. Me dépasser, réaliser quelque chose de plus difficile. »

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