Odile et Eric, le duo derrière la programmation
Odile Gendron et Eric Durand : c’est un binôme bien rodé qui choisit, chaque année, les sept spectacles qui seront programmés au festival de Matignon.
On le sait, derrière le Festival de Théâtre pour rire, il y a une belle équipe, des bénévoles sympas et motivés. Mais il y a aussi un duo exceptionnel et mordu. Celui que forment Eric Durand et Odile Gendron, président et vice-présidente du festival. Bien rodés, ces deux-là dénichent pépites et futurs talents qui, d’une édition à l’autre, font se tordre de rire des milliers de spectateurs. Et cette 21e édition à Matignon ne manquera pas son but : vous faire rire.
« Le festival a démarré à Hénansal. On y allait, on trouvait ça bien. Le reprendre à Matignon, c’était l’occasion de créer de l’animation ici, explique Eric Durand. J’ai d’abord été secrétaire, durant trois ans. »
Odile est bénévole la première année et décide ensuite de rejoindre l’équipe. Depuis ils écument les spectacles du Festival d’Avignon et se déplacent aussi parfois à Paris, Rennes ou Nantes.
Une semaine à Avignon
« Tous les ans, nous passons une semaine à Avignon avec nos conjoints. Quotidiennement, nous assistons en moyenne à quatre spectacles, raconte le duo de programmateurs, qui assiste à 25 ou 30 spectacles rien que sur cette période. Il y a 1 300 spectacles dans le Off. Mais trop en faire, c’est passer à côté de belles découvertes. Aujourd’hui on est organisés, on a l’expérience. »
Le duo sait ce qu’il cherche. Avec ses 4 000 spectateurs payants, et un budget de 125 000 €, le Festival de Théâtre, plébiscité pour son ambiance particulière - créée et portée par l’équipe - propose chaque année sept spectacles.
« Il en faut pour tous. À Avignon, nous cherchons ce qui va ressortir. À la fin du festival, on débriefe, il nous reste dix spectacles. Pour sept que nous programmerons l’année à venir. « Ruy Blas » - le spectacle d’ouverture cette année - nous l’avions vu il y a trois ans. Nous dépendons des disponibilités des artistes, et devons être attentifs aux différents horaires. »
2000, l’année de l’envol
Le premier beau succès que rencontre le festival, c’est en 2000, avec les Allemands de « Habe Emeike ». Pour les deux programmateurs, c’est l’année où le festival prend son envol. Une salle comble qui a marqué les esprits.
« C’était drôle, on a rempli la salle pour la première fois. Des coups de coeur, nous en avons eu d’autres, mais là c’est inoubliable, assurent Eric et Odile, pour qui programmer, c’est prendre un risque. Quand ça ne fonctionne pas, ça fait mal, on tente de comprendre pourquoi. Parfois, le rendu n’est pas le même entre les petites salles intimistes d’Avignon et notre grande salle. »
Pour autant, l’organisation du festival n’est jamais une corvée, ni pour les organisateurs, ni pour les 170 bénévoles qui le portent chaque année. Il y a aussi parfois la fierté d’avoir programmé les premiers un artiste qui monte. « Comme Sophia Aram. Quand elle est venue à Matignon la première année, elle n’avait pas cette notoriété. Quand ensuite on les voit tourner, nous sommes fiers. »
Synchrones sur leurs choix, Odile et Eric, qui assurent ne pas avoir de préférence quant à la programmation 2017, se risquent toutefois à quelques prévisions.
« Framboise Frivole devrait bien marcher. Tout public, à 20 h 30, c’est toujours complet. Et puis c’est du haut niveau. Ruy Blas et Luc Apers devraient surprendre. »
« Quand ça ne fonctionne pas, on tente de comprendre pourquoi »