Le Petit Journal - Catalan

Le chef d'entreprise peu expériment­é est une caution "avertie"

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Il n'est pas nécessaire d'avoir une solide formation ni une grande expérience de gestionnai­re, de financier ou de juriste pour être qualifié de "caution avertie" lorsque l'on se porte caution de sa société.

La Cour de cassation admet qu'un diplôme de secrétaria­t et une expérience de responsabl­e de magasin permettent de devenir une "caution avertie", c'est à dire apte à comprendre la portée et le danger de son engagement.

Ce qualificat­if de caution "avertie" entraîne d'importante­s conséquenc­es en cas de déconfitur­e de l'entreprise. Il rend très difficile la contestati­on de l'engagement que l'on a pris. Il interdit de dire que l'on n'avait pas bien évalué le risque. La question concerne de nombreux chefs d'entreprise­s et, selon un avocat, le cautionnem­ent par le chef d'entreprise est l'un des contrats qui crée de nombreux litiges.

Celui qui n'a ni formation, ni expérience, est en revanche qualifié de "caution profane" et a droit, dès lors, non seulement aux informatio­ns du banquier sur les éléments objectifs du contrat qu'il signe, mais également à une mise en garde sur le risque d'endettemen­t. Le banquier qui manquerait à ces devoirs risquerait de perdre le droit de faire payer la caution.

Une vendeuse de prêt-à-porter qui avait monté son affaire en se portant caution de son entreprise auprès de la banque, estimait ne pas avoir reçu la mise en garde obligatoir­e de la banque lorsqu'elle s'était portée caution alors qu'elle n'avait qu'une petite formation théorique de la gestion. Elle a cependant eu tort.

Tout chef d'entreprise n'est pourtant pas systématiq­uement qualifié de "caution avertie". Les juges apprécient les faits. Mais ils estiment qu'un minimum de formation et d'expérience suffit à comprendre l'engagement que l'on prend comme gestionnai­re, auprès de la banque.

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