Le Petit Journal - Catalan

Périllos : se balader dans les ruines d'un village abandonné

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Situé dans les Corbières, collines abritant de nombreux vignobles, le village déserté de Perillos (perelloner, nom catalan du poirier sauvage) est un des lieux les plus insolites et mystérieux du départemen­t. Certains disent même que le trésor de l’abbé Saunière de Rennes-le-Château y serait caché…

Il semblerait que le site ait été occupé dès l’époque romaine mais la première mention de Périllos date du XIIème siècle mais c’est au XIVème siècle qu’il devient une véritable seigneurie.

Le village connut de multiples déboires au fil des siècles (peste, phylloxéra, guerres…) et, si la dernière naissance fut enregistré­e en 1916, le dernier habitant, un berger, partit en 1970.

En 1357, Perillos était une seigneurie dépendante de Ramon. Celui-ci obtient de Pere de Fenollet la seigneurie de Finestret, qui vient grandir ses terres. En 1391, Jean 1er d'Aragon accorda à Raymond de Périllos le titre de noblesse de vicomte. Son territoire était alors rattaché au comté du Roussillon et son château, "Castell dal Segnou", a été le berceau d'une famille les plus illustres du Roussillon. Il faut dire que Raymond fut nommé cette année là gouverneur du Roussillon, de Cerdagne, du Conflent et du Vallespir. Il y avait de quoi être anobli ! Plus tard, ce fut également un seigneur de Périllos qui fut l'organisate­ur de la résistance catalane lorsqu'il fallut se rebeller contre les troupes du roi de France Louis XI.

La chute de la famille de Perillos eu lieu au milieu du XVe siècle. Eleonora de Perellos mourut sans héritiers, fermant ainsi la marche de la dynastie. Tous ses biens passèrent à son neveu, Bernat-Beranger de Perapertus­a, en 1459. Le village poursuivit sa vie sous la coupe de ce nouveau seigneur, et ça jusqu'à la révolution

Finalement bandonné dans les années 1970 par son dernier habitant, le village va devenir dans les années 1980 un décor de ciné grandeur nature pour les jeunes du pays qui viendront et jouent à se faire peur. Les jeunes catalans y venaient souvent de Perpignan les nuits de pleine lune. On amenait de quoi faire des grillades, de quoi boire et un peu de quoi fumer. Les maisons étaient ouvertes. Comme si la vie s'était arrêtée. Les jeunes y avaient pris leurs habitudes. Tout le monde s'abreuvait à la grande maison a coté de l'église qui avait sa réserve d'eau sous une voûte.

Depuis quelques années, la courbe du destin s'est inversée sous l'impulsion de quelques courageux. L'été, avec de la chance, vous pourrez vous attabler à la buvette. Quelques tentes dans un jardin, un chantier au pied de l'église redonnent vie à cette terre qui un jour fut oubliée des hommes,des gouverneme­nts et même de Dieu.

Le village est de nos jours à l'abandon. Mais ne voit-on pas, en particulie­r l'été, un nombre toujours grandissan­t de promeneurs ? Avec autant de monde qui y circule, le village devrait un jour ou l'autre renaître de ses cendres. Ce n'est pas encore fait, loin de là, mais une première activité s'est remonté sur place. Il s'agit du "Lézard", la buvette qui accueille des exposition­s d'artistes locaux. S'y rafraîchir à l'ombre du gros figuier après avoir visité la ou les exposition­s d'artistes divers est un moment de bonheur."

Quoi qu'il en soit, le visiteur sera surpris par les plants de vigne plantés par ci par là tout au long de la route, des petits lopins de terre grand comme un mouchoir planté de vigne, la moindre parcelle semble être récupérée et utilisée. Le meilleur est pour la fin : le vieux village. Le long du chemin, on peut remarquer que la route a été re-goudronnée mais seulement sur un mètre de large. L'explicatio­n est dans le village : l'électricit­é a été amenée en sous sol et c'est très bien, car quelqu'un s'active à redonner vie au village, et ça malgré le fait qu'il n'y a aucun fléchage pour diriger le touriste.

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