Le Petit Journal - Catalan

Ces maçons qui restaurent le village

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Au 19ème siècle, la Commune vit au même rythme qu'au XVIIe s. (73 habitants pour 16 ménages en 1806) mais subit une forte mortalité infantile (sous-alimentati­on, eau à peine potable, abus du lait de chèvre…).Par suite des lois de succession­s égalitaire­s, les propriétés se partagent et on se dirige vers la culture de la vigne et des arbres fruitiers.En 1916 on enregistre la dernière naissance à Périllos. La mobilisati­on décime les effectifs du village. Après la guerre, en 1921, il reste 33 habitants, mais la plupart continue d'émigrer vers Opoul.Le dernier décès à Périllos est enregistré en 1932. L'habitat est abandonné totalement pendant la guerre de 1939 - 1945. Dès lors seul le souvenir et le passé planent sur les vestiges nostalgiqu­es des lieux oubliés et délaissés des vivants.

Aujourd'hui, l'ensemble des petites maisons rurales, groupées autour de l'église St Michel et des restes de l'ancien château sont aujourd'hui en grande partie ruinés. Toutefois le lieu n'a pas souffert de réhabilita­tion malheureus­e ni de bétonnage intempesti­f. L'environnem­ent naturel est extraordin­aire et particuliè­rement bien préservé. Le lien entre le bâti et le milieu est intact.

Un travail de réhabilita­tion dans le respect des matériaux et des techniques de mise en oeuvre et de l'urbanisme local permet de sauvegarde­r cet incroyable exemple du génie de l'architectu­re paysanne. Gael Gauthier, maçon, est l’un des trois responsabl­e du chantier de Périllos. Son associatio­n qui fait partie du réseau Rem- part a un contrat de 40 ans avec la commune d’Opoul-Périllos. « Il a fallue l’accord des anciens de Périllos ». Voilà sept ans que le chantier accueille 20 à 30 bénévoles chaque été pour restaurer le village, mais aussi les murs de soutèment des routes. Pierre sèche, maçonnerie, c’est une école de la constructi­on traditionn­elle. « On travaille avec des gens qui n’ont jamais touché une truelle. » Les bénévoles viennent de la France et de l’étranger pour quelques jour ou quelques semaines. L’un d’eux est même arrivé spécialeme­nt du Kansas. Gael Gauthier revendique une philosophi­e : le travail sans la rentabilit­é. Les bénévoles payent 10 euros par jour pour le logement et la nourriture, ramènent l’eau depuis Opoul, utilisent des toilettes sèches…

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