Rois gitans, on vous regrette !
A quoi servent les gitans de Perpignan ?
Les pouvoirs politiques ont toujours cherché des interlocuteurs raisonnables au sein de la communauté gitane de Perpignan, que cela soit au quartier Saint Jacques ou dans les HLM du Haut Vernet où les gitans ne sont pas d'origine catalane mais espagnole.
Jadis, l'autorité s'incarnait dans des figures de patriarches tels que Raymond Baptiste, dit «Ramonet», Etienne Cargol, dit «Pitou» (décédé en 2008), Joseph Caragol, "Rei", Manel Bouzies ou "Vovap". Malheureusement pour la ville, ces hommes de grande qualité morale, très respectés à travers la puissance de leur propre clan, souvent arbitres des conflits internes, étaient d'une trempe anthropologique que l'on ne fait plus.
Le temps des rois gitans est révolu. Celui des artistes du fouetté balayé coup de boule s'est installé.
Aujourd'hui, la figure du patriarche est partout battue en brèche par des jeunes souvent drogués et qui ont perdu «le respect des anciens. Une nouvelle génération de «leaders» semble malgré tout prendre la relève, comme « Néné» Vila, pasteur évangéliste, ou Désiré Maille, commerçant. Le pouvoir municipal donne un surcroît d'aura, d'où le poids de Jean Gimenez, dit « Boy», agent de prévention au service de la jeunesse à la mairie, un «référent» efficace qu'affectionnait Jean-Paul Alduy, et celui de Jean-François Gimenez, dit « Nick», responsable du nettoiement à la ville, redoutable agent électoral car les Gitans de Saint Jacques adorent être fonctionnaire municipal.
Notons cependant quelques étoiles montantes sur le plan civique : Marc Baptiste ou Johnny Reyes, par exemple.
Il ne faut pas oublier non plus l'influence certaine que peuvent acquérir certains payous (non-Gitan) tel que Henri Carbonnell, un enfant de Saint-Jacques, dont il fut conseiller général UDF, avant de céder le siège à son épouse, Madeleine, adjoint au maire et surtout entrepreneur de pompes funèbres dans le quartier. A ce titre, c'est lui qui, à chaque deuil, procèdait aux funérailles, une cérémonie que les Gitans aiment fastueuse et qui les fit se rendre à leur tour en masse aux obsèques de Carbonell, enterré il y a deux ans avec son tablier de franc-maçon cloué sur son cercueil ! Pierre Sielva, dit «Pierrot» connaît par coeur, lui aussi, les moeurs gitanes. Ce jeune retraité garde à la fois l'oeil sur la communauté et des relations.