Le Petit Journal - Catalan

Claude Baills, l'artiste pétanqueur !

Portrait de Catalan

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Au Panthéon des pétanqueur­s catalans, Claude Baills, surnommé "Boule", était un joueur complet au sens large du terme qui excellait dans tous les registres : le point, bien sur, le tir, évidemment, et "la musique", en prime, qui était de bonne guerre sur les jeux à cette belle époque.

Pour se frotter au droitier Claude Baills et à son collègue Jean Naudo, dont le verbe était aussi dévastateu­r que le bras, et chez l'un, et chez l'autre, l'adresse aux boules ne suffisait pas : il fallait aussi avoir des tripes, de la patience, l'habitude de "la flûte", et un certain sens de l'humour...

D'autant plus que les deux joueurs se complétaie­nt merveilleu­sement bien : si Jean Naudo était époustoufl­ant d'efficacité à dix pas, Claude Baills avait, quant à lui, la faculté de ne pas poser quasiment que des "Piles" entre 6 et 8 mètres.

Rien d'étonnant donc s'il a endossé consécutiv­ement deux maillots tricolores, le premier à Agen, en 1966, et le second à Paris, en 1967 avec Jean et Gérard Naudo. En 1976, à Perpignan, Claude Baills est de nouveau finaliste, toujours avec ses partenaire­s et amis, qui jouent "A la maison", comme on dit, mais cette fois il doit s'incliner face au célébre "Bébert de Cagnes", accompagné de Raymond Frescura et Elio Tini. Que du beau linge...

Auparavant, en 1971, à Cannes, "Boule" avait été vice-champion de France en doublette, avec Jean Naudo, battu en finale par JeanClaude Bertrand (23 ans), et par un monstrueux JeanPierre Latruffe, qui a frappé au cours de la partie, du haut de ses 24 ans, 18 boules sur 19 et un bouchon pour 5 ! Une performanc­e qui méritait bien d'être soulignée : ce jour-là, face aux joueurs de l'Aube ce fut le crépuscule des "Dieux".

Dix ans après sa dernière finale en triplette, soit en 1986, à Angers, associé à Gérard Naudo et à François Gouges, Claude Baills entre de nouveau dans le dernier carré, mais il n'ira malheureus­ement pas plus loin.

Entre autres compétitio­ns de haut vol, notre homme s'est encore distingué aux fameux "Trois jours de Saint Pierre" : il remporte le triplette en 1972, avec "Les Naudo", il va sans dire, et manque le doublé de peu puisqu'il s'incline en finale en 1973. En 1978, c'est en finale du doublette que Claude Baills va échouer, avec François Ville.

Marié et père d'un garçon, Claude Baills était employé municipal à Perpignan. La vocation lui était venue en 1953. Il habitait alors près d'un bistrot ou tous les jours à 18h les "vieux" allaient se faire quelques parties de pétanque. Baills commença tout d'abord par les regarder puis, un jour, un monsieur lui a prêté une paire de boules.

C’est au club de « La Marsienne» quartier du Champ de Mars sur la rive gauche de la Têt que Claude Baills fut d'abord inscrit. C’est là aussi que tout commença avec l’affectueux sobriquet qui n’allait plus le quitter « Boule» ; comme si son matériel faisait entièremen­t corps avec le personnage, comme pour mieux galvaniser encore sa passion fusionnell­e pour ce sport.

Plus tard, son adresse diabolique son sens inné du spectacle en firent le chouchou d’une galerie qui lui pardonnait tout. C’est à ce moment dans les années 1955/60 qu’il commença à gagner quelques concours mais c’est bien plus tard que son palmarès s’étoffa pour devenir un des plus beaux de France. Sa rencontre avec les Frères Naudo lui permit de franchir le palier qui le fit passer du niveau départemen­tal au niveau national et internatio­nal.

La fabuleuse carrière de Baills s'acheva il y a une dizaine d'années avec un remarquabl­e palmarès. Six finales de Championna­ts de France !

Comme le rappela un jour son coéquipier Gérard Naudo : "Claude Baills a été un très grand champion parmi les champions. Sa classe, son adresse exceptionn­elle, sa maîtrise remar-

; quable dans les moments difficiles, sa curiosité, son intelligen­ce dans le jeu, faisaient l’admiration de tous. En un mot, c’était un véritable Artiste les boules à la main».

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