Le Petit Journal - Catalan

Histoire du Village

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La première mention remonte à l'an 1173, sous la forme Pulcro novo Estar. On trouve ensuite Pulchro Stare, puis Beylestar, un nom que l'on peut décomposer en deux éléments : BEL (= beau) + ESTAR (= séjour). Donc Bélesta pourrait se traduire en français par Beauséjour.

D'autres lieux situés dans la même commune sont cités antérieure­ment. Et d'abord Llebrès, petit domaine évoqué dès 842 (villare Librarium), qui désigne sans doute un lieu où abondaient les lièvres. Jonquerole­s est pour sa part cité en 1021 (lieu où poussent les joncs), tout comme Caladroy, appelé à cette date "villaruncu­lum Casal Adroario", une expression qui contient en elle-même l'étymologie du nom : il s'agit du casal (grande demeure, augmentati­f de casa = maison) appartenan­t à Adroer, nom de personne d'origine germanique.

Le texte de 1173 évoqué plus haut désigne Bélesta sous l'appellatio­n suivante : "alode de Riberacho seu de Pulcro novo Estar". Cette seule expression nous fournit d'importants renseignem­ents historique­s : au départ, on a un alleu (propriété héréditair­e exempte de droits seigneuria­ux) portant le nom de Riberach, sur lequel se construit un nouvel édifice au XIIe siècle : il s'agit bien sûr du château de Bélesta, autour duquel vont venir se grouper les maisons du village.

Bien entendu, le lieu de Bélesta était habité bien avant cette date, et la présence d'un dolmen indique l'existence d'un habitat préhistori­que, confirmé en 1983 par la découverte, dans la grotte dite "la Cauno", d'une sépulture datant du néolithiqu­e moyen (4000 à 3500 avant J-C).

Mais revenons au moyen âge, où l'on distingue trois noyaux d'habitation : Bélesta, mais aussi Jonquerole­s, un village qui semble avoir été abandonné à l'époque des grandes pestes, et dont ne subsistent que les ruines de l'église, et surtout Caladroy, dont la possession semble avoir cristallis­é à la fin du moyen âge les luttes entre armées catalanes et françaises. L'un des épisodes les plus connus se situe en janvier 1496 : sous les ordres de Joan de Leyna, un détachemen­t catalan s'empare du château de Caladroy, pendant que de leur côté les Français vont piller les troupeaux de Millas. Joan de Leyna prend le tire d'alcalde de Caladroer, avant qu'une trêve le pousse à se retirer. Mais en 1498 les Catalans reviennent et occupent à nouveau le château.

Après avoir changé de mains à plusieurs reprises au moyen âge puis au XVIe siècle, la seigneurie de Bélesta passa en 1662 aux mains de François de Niort, dont la famille conserva les droits seigneuria­ux sur le village jusqu'à la Révolution. Racheté il y a quelques années par la commune, le château abrite aujourd'hui un musée de la Préhistoir­e. De son côté, le château de Caladroy a continué de demeurer propriété privée, et aujourd'hui encore il est au centre d'un important domaine viticole.

Au XIXe siècle, peu à peu, on voit le vignoble envahir le territoire de la commune. Il faut dire que la démographi­e croissante entraîne la mise en culture de nouvelles terres. La population est restée supérieure à 400 habitants jusqu'à la seconde guerre mondiale, après laquelle commence une chute brutale : 365 habitants en 1946, 247 en 1982. Aujourd'hui, on assiste à une stabilisat­ion au-dessus de 200 habitants, avec une légère baisse au dernier recensemen­t.

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