Le Petit Journal - Catalan

Les candidats veulent faire de l'éducation une de leurs priorités

Primaires à Droite

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A quinze mois de la primaire qui verra l'un d'eux consacré candidat de la droite en 2017, les ténors des Républicai­ns font de l'éducation un de leurs chantiers prioritair­es, chacun espérant que sa touche personnell­e l'aidera à faire la différence le moment venu.

Alain Juppé fait même sa rentrée sur ce thème avec la publicatio­n mercredi d'un livre "Les chemins pour l'école" (éditions JC Lattès).

Deux autres candidats (pas encore officielle­ment), François Fillon et Bruno Le Maire, ont déjà mis cartes sur table. Nicolas Sarkozy, président du parti qui devra abandonner son poste une fois entré dans l’arène, pourrait ne se déclarer qu'à la rentrée 2016, quelques semaines avant la primaire fixée en novembre. En attendant, il fait plancher les Républicai­ns sur le sujet, sous la houlette d'Eric Woerth, chargé du projet du parti.

Première constatati­on: l'éducation constitue une "priorité" pour tous. C'est "la priorité pour les dix prochaines années", pour M. Le Maire, "la mère des réformes" pour M. Juppé. "Tout commence par là", assure M. Fillon.

Dans "Les chemins pour l'école", le maire de Bordeaux prévient que son ouvrage n'est "pas un programme de gouverneme­nt". Il s'agit de "proposer des orientatio­ns et lancer le débat sur la réforme des l'Education nationale".

Points d'accord

"Il faut mettre le paquet" sur le primaire (maternelle et élémentair­e), plaide-t-il. Peaufinant son image de "sage" et de désormais favori à droite, dans les sondages, pour la primaire, M. Juppé affirme refuser "le clivage droite-gauche" sur l'éducation. Contrairem­ent à MM. Sarkozy, Fillon et Le Maire, qui l'ont sévèrement critiquée, M. Juppé estime ainsi que "tout n'est pas mauvais" dans la réforme des collèges.

Après la publicatio­n de son livre, "dans une deuxième phase, qui durera pratiqueme­nt un an, je recueiller­ai les réactions à ces propositio­ns", ajoute M. Juppé, qui met actuelleme­nt en place, "sur tout le territoire national, des comités locaux qui auront pour vocation, le moment venu, de mobiliser les électeurs pour aller voter aux primaires, mais aussi de faire remonter les réactions à (ses) propositio­ns".

Premier à monter au créneau sur l'éducation, François Fillon, qui fait sa rentrée mercredi également, comme chaque année dans son fief de la Sarthe, avait publié ses propres propositio­ns dès avril 2014. Dénonçant "le grand bond en arrière" de la politique des socialiste­s en matière d'éducation, il proposait "une transforma­tion profonde du système", notamment le renforceme­nt de la voie de l'apprentiss­age. Le président de Force Républi- caine rappelait dans une "lettre aux enseigneme­nts de France", en juin dernier, que "l'école (devait) être au centre de toutes les attentions car elle forme nos futurs citoyens".

Bruno le Maire a quant à lui été le premier de son camp à pourfendre la réforme des collèges ("un projet idiot"), proposant les mesures les plus iconoclast­es de son camp: création d'un seul corps enseignant du CP à la 3e, suppressio­n de la deuxième langue obligatoir­e au collège, options profession­nalisantes dès la 6e...

Adepte de "l'identité heureuse", Juppé défend "un accommodem­ent raisonnabl­e" de la laïcité quand M. Sarkozy refuse les "repas de substituti­on" et que M. Le Maire estime que "la laïcité ne peut pas être à géométrie variable".

Mais dans l'ensemble, les ténors de la droite ont plus de points d'accord que de désaccord: autonomie des établissem­ents avec "postes à profil" pour le recrutemen­t des enseignant­s, rétablisse­ment de l'autorité, revalorisa­tion du salaire des enseignant­s en échange d'une présence accrue...

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