Conférence très détaillé sur l’Église de Bompas par Rémi Malet
CULTURE
Historique succinct de la construction de l’Église Saint-Étienne de Bompas. 1855 /1865
Ce vendredi à 20h30 Rémi Malet Directeur de l’école primaire de Bompas, a tenu une conférence très détaillé, sur l’Église Saint Etienne de Bompas, devant plus de 130 personnes.
Le Père Benoît de Roec et le Vicaire Fabio Lopez, présents ont assisté à la conférence, et à la visite de l’exposition du club photo de Bompas, devant chacune des chapelles.
- » En pénétrant aujourd’hui dans l’église Saint Étienne de Bompas, les fidèles ne se doutent sûrement pas combien fut longue et douloureuse la construction de cet édifice. Que de choix courageux, de démarches opiniâtres et de sacrifices volontaires firent nos aïeux du XIXe siècle, population d’environ un millier d’âmes, profondément paysanne, attachée à sa terre et à ses valeurs conservatrices, pour mener à bien une telle tâche .
Régulièrement durant les années 1840, le problème des réparations de la vieille église du village réapparaît. Située à l’époque, sur l’emplacement actuel du monument aux morts, ses murs baignent dans le ruisseau du Moulin, ce qui provoque de régulières dégradations dû aux inondations et à l’humidité. La petite taille de l’édifice, sa forme très irrégulière et le danger imminent d’écroulement de la voûte poussent alors la municipalité à en décider la reconstruction.
S’en suivent , au début des années 1850, une longue série de démarches administratives pour subvenir à une dépense estimée à environ 35 000 F.
La deuxième étape, celle du financement mobilise toutes les énergies. Le budget communal, oscille à l’époque entre 3000 F et 4000 F par an ; il est donc nécessaire de trouver des fonds. La vente d’un terrain communal, une imposition extraordinaire, un don du Conseil de Fabrique et surtout une souscription volontaire de la majorité des habitants, permettent de réaliser le montage financier, mais les plans de la nouvelle église sont alors déclarés trop peu satisfaisants par le Ministre qui les refuse et en demande de nouveaux. De plus, une épidémie de choléra décime la population qui ne peut tenir ses engagements pour la souscription.
César Drogard, l’architecte diocésain présente alors un autre projet, estimé à 40 000F mais rapidement abandonné car la situation et la taille du terrain occupé par l’ancienne église ne conviennent pas. (On aurait pu s’en apercevoir avant !)
C’est alors que Louis Just, « L’ami des pauvres» propriétaire aisé de Bompas, offre à la municipalité un terrain lui appartenant, situé en bordure du village. De nouveaux plans, pour une église plus grande (et donc plus chère) sont dressés; un secours ministériel et une autre souscription du curé Jean Roger permettront au maire d’affirmer le 25 novembre 1855 -“le montant de la nouvelle souscription des dépenses que l’homme de l’art a pu faire rendent le chiffre des ressources égal à celui des dépenses.”
Grâce à un rabais sur le devis, Jacques Fino, entrepreneur de Palau del Vidre emporte le marché et, le 9 avril 1856, en présence de Monseigneur Philippe Gerbet, a lieu la pose de la première pierre. Malheureusement, des estimations de transport de matériels mal évaluées, la maladie du curé qui l’empêche d’honorer ses engagements financiers, et l’arrivée de la mauvaise saison arrêtent les travaux. Il faut aussi trouver d’autres ressources : nouvel emprunt extraordinaire, subventions. La population participe à la construction sous la forme de transports de pierres convoyées depuis Cases de Pène jusqu’à Bompas.
Le 27 février 1859, l’entrepreneur demande une résiliation de son contrat et disparaît à Barcelone. Il était en même temps chargé de la construction de l’église de Pia, dont des murs se sont effondrés ; s’en suit une perte de crédibilité.
Un autre entrepreneur, Louis Fontano reprend le chantier mais dès avril 1862, il se plaint au préfet de la cherté des matériaux et de l’augmentation du prix de la main d’oeuvre, relativement au devis primitif.
Des dons de particuliers, un secours de l’État et une renégociation des prix n’y font rien. Le 4 octobre 1864, une réunion de conciliation se tient en préfecture pour débloquer la situation mais les ressources manquent encore, le projet risque d’être abandonné.
C’est alors que se manifeste, ce que le nouveau curé Brial (il restera curé plus de 50 ans!), appellera la main de Dieu , sous la forme d’un don de 21 000F de Mme Durand, épouse du député, banquier et propriétaire à Bompas. Cette somme couvre toutes les dépenses et permet l’achèvement des travaux.
Le 24 septembre (1865) sera dans les souvenirs de la population de Bompas une date à jamais mémorable; ainsi débute un article de journal relatant la bénédiction de l’édifice. Les bienfaiteurs sont acclamés en présence de Monseigneur Etienne Ramadié et du préfet. Une grande fête sera organisée à laquelle participera toute la population. Guirlandes, arcs de triomphe, feux d’artifice, rien ne manque.
Les années suivantes seront consacrées à l’aménagement intérieur de l’église: divers dons permettront d’aménager les différents autels, de décorer et d’équiper le sanctuaire. Se distingueront encore Louis Just, (achat du maître-autel), Pierre Bardou-Job (autel de St-Pierre), Louis Cazalens (autel de l’immaculée Conception), Mme de Gaffard (2 vitraux), et d’autres donateurs.
Plus tard, viendra s’ajouter la tribune puis en juillet 1894, le Conseil de Fabrique engagera le peintre Oromi, de Pia pour repeindre la voûte, telle que nous l’avons connue jusqu’aux récents travaux »-.